Transferts, investissements, projets… que pèsent vraiment les MRE dans l’économie nationale?

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9,2 MMDH de transferts des Marocains du monde culminent à fin janvier 2024.
Image illustration. © Alistair MacRobert/Unsplash

Alors que les transferts de fonds des Marocains résidents à l’étranger (MRE) ne cessent d’augmenter, leurs investissements dans leur pays d’origine restent comparativement assez faibles malgré les politiques d’accompagnement ou les incitations fiscales mises en place.

La diaspora marocaine compte plus de 5,5 millions de membres répartis dans plus de 120 pays sur les cinq continents. Cette présence internationale de Marocains, ses moyens, son expertise et son attachement à la patrie constituent un précieux capital pour le développement économique du Maroc.

A l’occasion de la célébration du 49e anniversaire de la Marche Verte, le Roi Mohamed VI a appelé à la mise en place d’un mécanisme visant à établir une relation structurelle suivie avec tous les Marocains installés sous d’autres cieux. Le souverain a appelé à reconsidérer le modèle de gouvernance des institutions existantes afin d’en rehausser la complémentarité vis-à-vis des aspirations des Marocains du monde.

Que représente aujourd’hui en chiffres la communauté des MRE pour l’économie marocaine? Depuis 2019, leurs transferts de fonds affichent une dynamique de croissance continue. Et leur poids dans le produit intérieur brut (PIB) suit la même trajectoire, avec des prévisions optimistes pour les prochaines années. Selon les estimations, cette part pourrait dépasser le pic historique de 8,5% atteint en 2007 et avoisiner les 10% du PIB en 2025.

Lire aussi. MRE: mise en place d’un programme structuré pour la mise en œuvre de la vision royale

Bank Al-Maghrib (BAM) table sur une hausse des transferts de 1,9% en 2024, soit 117,34 milliards de dirhams, puis de 5,3% en 2025, atteignant ainsi 123,7 milliards de dirhams. Les MRE continuent de jouer un rôle clé dans le soutien économique du pays. Ainsi en 2024, les transferts des MRE frôlaient les 81 milliards de dirhams, selon l’Office des changes. Mais d’après une étude du Haut-Commissariat au Plan (HCP), datant de 2023, 2,9% seulement des Marocains expatriés déclaraient avoir réalisé des projets d’investissement dans le Royaume.

Un autre rapport, commandé par l’ancien département chargé des Affaires de la migration et des MRE, affirme que 10% des transferts des Marocains du Monde sont consacrés à l’investissement, tandis que le reste est réparti entre la consommation (70%) et les dépôts bancaires (20%). Et dans ces 10% consacrés à l’investissement, plus des deux tiers concernent l’immobilier.

Du coup, les investissements touchant les secteurs à grande valeur ajoutée comme l’industrie restent minimes, voire nuls. Et les causes sont multiples. Les obstacles qui empêchent les MRE à investir sont nombreuses: insuffisance de capital (38,9%), procédures administratives compliquées (14,0%), faible appui financier ou le manque d’incitations fiscales (8,6%), mais aussi la corruption et le  favoritisme (7,5%), ou encore la faible expérience et la formation (5,5%), d’après une étude du HCP.

Dans son discours à la nation, le Roi Mohammed VI a appelé à ouvrir la voie aux compétences et aux expertises marocaines installées à l’étranger et d’accompagner les porteurs d’initiatives et de projets. « La simplification et la numérisation des procédures administratives et judiciaires à l’intention de Nos fils établis à l’étranger figurent parmi les défis majeurs que cette instance devra relever », a dit le souverain.

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