La sécheresse qui a sévi ces derniers mois au Maroc impacte la production céréalière du pays, avec une baisse prévue de l’ordre de 30% pour la campagne 2018/2019, a annoncé lundi le ministère de l’Agriculture.
« La production définitive des trois céréales principales est estimée à 52 millions de quintaux soit une baisse de 30% en comparaison avec une année moyenne » (75 millions de quintaux) et moitié moins que la campagne précédente, « année exceptionnelle » tant en terme de rendement que de météo », selon un communiqué officiel.
Fin mai, la pluviométrie, de 290,5 mm, était de 11% inférieure à la moyenne de 30 ans (326,3 mm), selon la même source.
L’agriculture reste le premier contributeur au Produit intérieur brut (14%), devant le tourisme et l’industrie et, du fait de ce résultat annuel, des projections officielles ont déjà anticipé un ralentissement de la croissance à 2,7% en 2019, contre 3% en 2018 et 4% en 2017.
Lire aussi: Commercialisation de céréales: voici les prix de référence
Dans son rapport annuel, la banque centrale marocaine s’est inquiétée fin juillet que « la croissance globale reste rythmée par l’alternance de bonnes et mauvaises campagnes agricoles » en pointant « l’atonie des activités non agricoles depuis 2013 ».
« Si cette situation perdure, l’ambition de l’émergence serait difficile à concrétiser même sur un horizon lointain », selon ce rapport qui décrit un tissu économique « fragmenté, fragile et affaibli par l’informel, les pratiques déloyales, la corruption et les délais de paiement ».
Lire aussi: Production des céréales: Akhannouch annonce une saison agricole "moyenne"
Le communiqué du ministère marocain de l’Agriculture précise que la « bonne performance de production des autres filières, notamment les agrumes, les olives et les cultures industrielles » devrait « permettre de compenser », avec au final « une valeur ajoutée agricole » de 120 milliards de dirhams (environ 11,2 millions d’euros).