Ils sont de plus en plus nombreux sur les réseaux sociaux à dénoncer la frénésie…
Plantation de platanes à Casablanca: les spécialistes assez sceptiques
Publié leLes autorités de Casablanca ont décidé de mettre un terme à la plantation des palmiers et opté pour un autre type d’arbres: les platanes.
Après une levée de boucliers contre l’implantation de palmiers dans les espaces urbains, les autorités de la ville blanche ont finalement réagi aux revendications des écologistes et des activistes. Ces derniers avaient même organisé, récemment un sit-in devant le parlement pour dénoncer les effets nuisibles des palmiers en milieu urbain.
Dans le cadre de la réhabilitation du boulevard Zerktouni, un axe important de la capitale économique, les entreprises soumissionnaires ont demandé des précisions sur le type d’arbres à planter, et les autorités ont porté leur choix sur les platanes, conformément aux normes établies par le CDP et le DPDE.
Cependant, le mouvement Maroc Environnement 2050 a vivement critiqué le choix des platanes, indiquant que ces arbres ne sont pas adaptés à Casablanca ni à d’autres villes marocaines. Il a insisté sur la nécessité de consulter des spécialistes en ingénierie paysagère et en sciences botaniques pour sélectionner les espèces végétales les plus appropriées.
Contactée par H24info, Maria Laraki, architecte paysagiste et présidente de l’ Association des Architecte-paysagistes (AAPM) nous a expliqué que les platanes, contrairement aux palmiers, offrent une ombre bénéfique mais peuvent aussi provoquer des allergies, étant une espèce peu familière aux Marocains.
Elle souligne que l’adaptation des Casablancais à ces arbres pourrait poser problème. D’un point de vue paysager, elle se réjouit de la décision d’introduire des arbres vivants, mais note qu’il est important d’éviter de créer de nouveaux problèmes tout en cherchant à résoudre les précédents, surtout dans le contexte du réchauffement climatique.
Lire aussi: Casablanca: les palmiers jugés envahissants et pas très écologiques
Maria Laraki propose d’envisager d’autres espèces mieux adaptées au climat de Casablanca, comme les ficus, qui ont de nombreuses qualités mais qui ont été arrachés sur plusieurs boulevards de Casablanca. Dans ce cadre, elle appelle à la consultation de spécialistes et d’experts en ingénierie paysagère pour déterminer les arbres les plus appropriés. «Il faut poser les bonnes questions aux personnes les plus adéquates. Ces décisions doivent être prises avec soin et non de manière arbitraire», souligne-t-elle.
Un autre paysagiste nous a, dans ce cadre, expliqué que « le platane est un arbre à feuillage caduc, ce qui signifie qu’il perd ses feuilles en automne. Il est très vigoureux et peut atteindre jusqu’à 30 mètres de hauteur et 25 mètres d’envergure. De plus, il possède un système racinaire très puissant, il est donc recommandé de ne pas le planter trop près des habitations et des aménagements urbains ».
Les travaux de réhabilitation du boulevard Zerktouni ont commencé. Pour rappel, le projet inclut la création de nouvelles zones de stationnement, l’aménagement de pistes cyclables séparées physiquement des voies de circulation pour garantir la sécurité des cyclistes, ainsi que l’élargissement des trottoirs pour améliorer le confort et la sécurité des piétons.
En outre, le projet prévoit l’installation de nouveaux équipements de signalisation et de dispositifs de sécurité avancés, ainsi que le renforcement et l’élargissement de la chaussée. Des travaux de revêtement des trottoirs, d’aménagement paysager, et d’éclairage public sont également prévus, avec la mise en place d’une signalisation lumineuse de trafic.
La rénovation du boulevard Zerktouni s’étalera sur une durée de 4 à 5 mois, selon une déclaration du vice-président de la commune de Casablanca, Ahmed Afilal à H24info.