Pétrole: l’Opep maintient sa production, malgré la hausse des prix

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Logo de l'OPEP. (Photo illustration AFP)

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés ont déclaré jeudi qu’ils s’en tiendraient aux plans existants pour des augmentations légères de la production de pétrole en juin, malgré la flambée des prix du brut.

Les treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs dix partenaires (Opep+), menés par Ryad et Moscou, ont convenu jeudi d’une nouvelle hausse marginale de leur production d’or noir, confortés par les risques qui pèsent sur la demande.

L’alliance a décidé « d’ajuster à la hausse la production totale mensuelle de 432.000 barils par jour pour le mois de juin », selon son communiqué de presse.

« L’approvisionnement en pétrole fait (…) l’objet d’une lutte de pouvoir politique », fait valoir Ipek Ozkardeskaya

Le groupe « reste allié à la Russie et joue contre la détermination des États-Unis d’augmenter la production de pétrole, et les pays de l’Opep ne sont pas disposés à remplacer le pétrole russe », argue l’analyste, jugeant que la décision de l’alliance ne devrait ainsi jouer « qu’un rôle mineur dans les prix de l’énergie ».

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Les cours du pétrole étaient en petite hausse jeudi, les deux références ayant évolué brièvement au dessus des 110 dollars le baril, soutenues par le projet d’embargo européen sur le pétrole russe et l’ouverture marginale des vannes de l’Opep+. Vers 15H30 GMT (17H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet montait de 1,07% à 111,32 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juin prenait quant à lui 0,86% à 108,74 dollars, après avoir passé la barre des 110 dollars le baril.

Embargo sur le pétrole russe

La Commission européenne a proposé mercredi un embargo progressif de l’UE sur le pétrole et les produits pétroliers russes, comme prochaine étape des sanctions économiques que les nations européennes imposent à la Russie en raison de l’invasion russe de l’Ukraine.

De quoi encore constituer « une pression haussière décente » sur les prix de l’or noir jeudi, selon Ipek Ozkardeskaya, analyste de la banque Swissquote.

« En effet, une plus grande demande de pétrole non russe est susceptible de pousser les prix à la hausse en général », explique Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank. « Cela dit, la proposition prévoit une période de transition pouvant aller jusqu’à huit mois », tempère-t-il.

Lire aussi. Le pétrole conclut encore en légère hausse

Plusieurs pays sont en outre fortement dépendants du pétrole russe. La Hongrie a rejeté mercredi la proposition d’embargo européen « dans sa forme actuelle », jugeant qu’une telle mesure « détruirait complètement la sécurité énergétique » du pays.

Carsten Fritsch attribue également la hausse des prix « à un autre aspect du nouveau train de sanctions de l’UE » : « à l’avenir, les sociétés établies en Europe ne seront plus autorisées à transporter du pétrole de Russie par voie maritime, ni à assurer ces expéditions », explique-t-il.

Cette mesure ne concernera pas uniquement le pétrole expédié vers l’Europe, mais les expéditions de pétrole en général, précise-t-il. « Cette sanction aurait des conséquences plus importantes pour le marché pétrolier que l’embargo pétrolier européen qui se dessine. »

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