Momo, Karima Gouit, Ould Chinouiya… Quand les people marocains dérapent et finissent en prison

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h24info 2

Momo, Ilyas El Maliki ou encore Karima Gouit… plusieurs affaires judiciaires ont éclaté cette année impliquant des célébrités dont certaines se retrouvent derrière les barreaux. Retour sur une année judiciaire particulièrement marquée par les dérapages de nos people marocains.  

L’année 2024 restera sans doute dans les annales pour de nombreux artistes et célébrités marocains au vu des nombreux scandales qui les ont touchés. Le premier cas qui revient à l’esprit est celui de l’animateur et égérie de Hit Radio, Momo, condamné à 4 mois de prison ferme par la Cour d’appel de Casablanca. Son avocat, Me Chehbi, a annoncé le dépôt imminent d’un pourvoi en cassation.

Momo, animateur radio ou « metteur en scène » ?

L’affaire remonte au 22 mars dernier, lorsqu’un prétendu vol en direct a eu lieu lors de l’émission Momo Ramadan Show. Pendant l’appel, un auditeur s’était vu arracher son téléphone en direct. Touché par cette mésaventure, Momo avait proposé de lui offrir un nouvel appareil. L’enquête a révélé par la suite que l’incident avait été orchestré avec la complicité de Mustapha qui se faisait passer pour la victime, prénommée, Marouane à l’antenne.

Le 29 juillet, la chambre criminelle de la Cour d’appel de Casablanca a confirmé la peine de 4 mois de prison ferme pour Momo. La peine de l’accusé principal, Amine S, a été réduite de cinq à quatre mois de prison ferme, tandis que Mustapha a vu sa condamnation à trois mois ferme confirmée, déjà purgée. Les trois accusés doivent également verser une indemnité commune à Hit Radio.

Lire aussi: Hit Radio: condamné en appel, Momo se pourvoit en cassation

Mais l’avocat de Momo, qui poursuit actuellement son travail d’animateur sur les ondes de la radio, ne semble pas vouloir jeter l’éponge. Me Chehbi a évoqué des « incohérences » dans la décision de la Cour d’appel. Il s’est dit étonné du fait que les deux autres accusés, Amine S. et Mustapha, ont été condamnés à verser solidairement une indemnité de 25.000 dirhams à Hit Radio, tout en estimant que Momo serait également coupable. “Comment la Cour peut-elle conclure que les deux autres ont causé un préjudice à la radio, alors que Momo est jugé responsable sans preuve de complicité ?” s’étonne-t-il.

La défense de Momo espère ainsi obtenir une révision du jugement, en s’appuyant sur ce qu’elle appellent des « manquements flagrants » dans la procédure.

Ould Chinouiya, la chute

Une autre affaire a secoué le Maroc, celle du YouTubeur controversé Reda Bouzidi, connu sous le nom d’Ould Chinouiya. Ce dernier a été placé en détention par le tribunal de première instance d’Aïn Sebaâ à Casablanca. Arrêté en salle d’audience, il a d’abord été transféré à l’hôpital après un malaise, avant d’être incarcéré à la prison locale d’Oukacha. Ce placement en détention concerne également la TikTokeuse Fatima Amziouk, alias Bint Abbas, et plusieurs membres de la famille de Bouzidi.  

Les accusations portées contre eux sont nombreuses: diffamation, atteinte à la vie privée, publication de fausses allégations en ligne, menaces et troubles à l’ordre public. L’affaire, largement médiatisée, a débuté à la suite d’une plainte déposée par la Ligue marocaine de la citoyenneté et des droits de l’homme (LMCDH), basée sur des enregistrements audio compromettants circulant sur les réseaux sociaux. Bouzidi est également visé par des accusations de traite d’êtres humains et d’incitation à la prostitution, suite à une enquête approfondie menée par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ).  

Lire aussi: La Cour reporte « pour la dernière fois » le procès d’Ould Chinouiya

Outre ces accusations, le YouTubeur est sous le coup d’une plainte déposée par l’Association des jeunes avocats de Casablanca. Cette dernière lui reproche des propos injurieux dans une vidéo où il qualifie les avocats de « fraudeurs ». L’association a dénoncé ces déclarations, les considérant comme une atteinte à l’honneur de la profession, et exige des sanctions exemplaires.  

Karima Gouit, la rebelle

Les déboires ont touché également des noms très connus de la scène musicale comme Karima Gouit. L’actrice et chanteuse marocaine a été condamnée par le tribunal de première instance de Marrakech à deux mois de prison ferme assortis d’une amende de 500 dirhams pour avoir insulté un policier. L’incident remonte à avril dernier lorsqu’elle a été arrêtée à l’aéroport international de Marrakech-Menara pour « outrage à un fonctionnaire en exercice ». L’altercation avait nécessité l’intervention de renforts dans un aéroport bondé de touristes et de passagers, donnant lieu à une scène inhabituelle.

Après son arrestation, Karima Gouit avait comparu devant le parquet le 18 avril et libérée sous caution de 5.000 dirhams. Lors de sa présentation à la justice début mai, l’artiste avait nié les accusations portées contre elle, rejetant toute responsabilité dans l’incident. Elle avait même déclaré avoir passé les vacances de l’Aïd en famille, démentant tout différend avec la police.

Lire aussi: Karima Gouit condamnée à la prison ferme pour avoir insulté un policier

Youss45, bad buzz et case prison

Dans le monde de la musique toujours, le tribunal de première instance de Fès a condamné à deux ans de prison ferme et à une amende de 500 dirhams les deux auteurs de la chanson controversée « Kobi atay », parmi lesquels le rappeur Youss45. Cette décision fait suite à une vive polémique entourant les paroles de cette chanson, considérées comme incitant à la débauche des mineures. Le tribunal a retenu contre les accusés des charges graves, notamment « l’incitation de mineurs de moins de 18 ans à la débauche ou à la prostitution”, en vertu des articles 497 et 218-5 du Code pénal marocain.

L’affaire a débuté suite à une plainte de l’association « Touche pas à mon enfant », qui a dénoncé les paroles de la chanson comme une incitation explicite à l’exploitation sexuelle des mineures. Selon l’association, ce type de contenu contribue à banaliser des crimes graves comme la pédophilie et le viol des enfants. Elle a appelé les associations et les organisations de défense des droits de l’homme à se mobiliser contre l’auteur de cette chanson polémique. Les autorités judiciaires ont également été saisies par un rapport des services de la police judiciaire, accompagné d’une lettre de la présidence du Ministère public adressée au procureur de Fès.

Lire aussi: Les auteurs de la chanson « Kobi atay » condamnés à 2 ans de prison chacun

Ilyas El Maliki sous les verrous… encore 

L’Affaire Ilyas El Maliki a, elle aussi, fait couler beaucoup d’encre. Le tribunal de première instance d’El Jadida a récemment condamné le streamer marocain à trois mois de prison ferme et à une amende de 2.000 dirhams pour incitation à la haine en ligne. La décision intervient après plusieurs accusations de diffamation, d’injures et de propagation de contenus discriminatoires, en particulier à l’encontre des femmes. Une tendance qui se banalise parmi les figures publiques sur les réseaux sociaux, alimentant des débats houleux sur la responsabilité des influenceurs face à leurs audiences.

El Maliki fait face à une série de plaintes déposées par 38 associations féministes et de défense des droits humains, l’accusant de propos incitant à la haine et de violences verbales et psychologiques. Il a également écopé d’une peine de quatre mois de prison dans une affaire similaire, assortie d’une amende de 5.000 dirhams. Malgré cette condamnation, le streamer reste sous le coup de nouvelles accusations, notamment une plainte en cours pour injures envers une citoyenne marocaine.

Les accusations d’incitation à la haine envers la communauté amazighe avaient également marqué son parcours judiciaire. Quinze personnalités amazighes et politiques avaient porté plainte contre lui, mais ont retiré leurs accusations après une réunion de réconciliation. Ce retrait n’a pas empêché sa condamnation pour d’autres charges, comme l’atteinte à la décence publique, renforçant l’idée que ses dérapages médiatiques ne sont pas des incidents isolés.

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