“Paroles d’Experts” de Faïçal Tadlaoui. Tourisme: le décryptage de Hamid Bentahar

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pde bentahar tadlaoui

Dans “Paroles d’Experts”, on prolonge les vacances dans cette nouvelle émission consacrée au tourisme qui connait une belle croissance. Et qui mieux pour nous en parler que Hamid Bentahar, président de la Confédération Nationale du Tourisme (CNT) et PDG du groupe Accor Gestion Maroc. Bilan, forces, faiblesses… tour d’horizon d’un secteur en pleine mutation qui pèse de plus en plus dans l’économie nationale.

Avec 14, 5 millions de visiteurs en 2023, soit 34% de plus qu’en 2022, le tourisme a franchi un cap historique au Maroc, une bonne nouvelle pour ce secteur qui pèse entre 8 et 10 % du PIB. Et l’année 2024 s’annonce tout aussi prometteuse comme l’attestent les chiffres enregistrés cet été avec 2,6 millions arrivées, soit 20% de plus que l’année précédente.

Hamid Bentahar confirme cette tendance haussière en évoquant les chiffres des sept premiers mois qui révèlent une croissance exceptionnelle, fruit d’une stratégie initiée depuis plusieurs années et portée par une vision royale claire. “C’est un travail collaboratif entre le public et le privé qui commence à porter ses fruits”, explique-t-il, en soulignant l’importance de la feuille de route récemment mise en place. Cette dynamique positive est en grande partie alimentée par la visibilité internationale accrue du Maroc, notamment grâce aux performances de l’équipe nationale lors de la dernière Coupe du Monde.

Marrakech et Agadir, locomotives du tourisme national
Parmi les villes les plus prisées cet été, on retrouve Marrakech, Agadir, Tanger et Casablanca. Alors que Marrakech brille toujours comme une destination mondiale de renom, Agadir se réinvente avec des projets d’investissement majeurs. L’ajout de nouvelles destinations comme Taghazout ou encore l’arrière-pays d’Agadir apporte un souffle nouveau à l’offre balnéaire. “Le Maroc est aujourd’hui une destination qui attire des investisseurs grâce à la diversité de son offre”, assure Bentahar, mentionnant également l’émergence de villes comme Dakhla et Tanger, qui bénéficient d’une montée en puissance des liaisons aériennes.

Le rôle croissant du tourisme interne
De son côté, le tourisme interne joue un rôle de plus en plus prépondérant dans l’économie marocaine. Selon le président du CNT, les Marocains représentent aujourd’hui 35 % de l’activité touristique du pays. Un chiffre qui reflète non seulement l’essor d’une classe moyenne marocaine consommatrice, mais aussi les efforts consentis par les professionnels du secteur pour adapter leur offre. “L’ambition est de continuer à faire croître ce pourcentage, avec un objectif de 40 à 50 % dans les années à venir”, ajoute-t-il, en mettant en lumière l’importance de diversifier les offres pour attirer davantage de familles marocaines.

Reste que la question du coût des vacances au Maroc a rebondi cet été, donnant lieu à des débats houleux sur les réseaux sociaux, pour dénoncer la cherté des prix, le mauvais service et même parfois le manque d’hygiène…

Très chères vacances

Les tarifs pratiqués dans les hôtels opérant dans le royaume sont jugés élevés comparativement à ceux des établissements hôteliers en Espagne, au Portugal, en Turquie, etc. Résultat: près d’un million de Marocains ont préféré partir à l’étranger passer leurs vacances attirés par des offres plus diversifiées et surtout plus accessibles quand il s’agit de voyager en famille.

Sur la question des tarifs, Hamid Bentahar estime qu’il est tout à fait normal qu’en haute saison les prix s’envolent, compte-tenu de l’offre et la demande. “En août, la capacité hôtelière est utilisée à 100%, si nous avions le double de capacité, elle aurait été remplie”, précise-t-il. Il plaide pour une meilleure compréhension des coûts liés à l’hôtellerie, tout en appelant à la mise en place de solutions durables pour créer des produits touristiques accessibles à toutes les catégories de la population.

Le Maroc a par ailleurs les yeux rivés sur la Coupe du Monde 2030, co-organisée par le Maroc, l’Espagne et le Portugal, et le secteur touristique marocain se prépare à relever de nouveaux défis.

Bentahar insiste sur la nécessité de saisir cette opportunité pour faire un saut qualitatif dans la diversification de l’offre et l’amélioration des infrastructures. Il met également l’accent sur la formation des ressources humaines, essentielle pour maintenir la compétitivité du secteur. « Il s’agit de ne pas répéter les erreurs d’autres pays qui ont investi massivement pour des événements sans penser à l’après », avertit-il.

 

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