Bank Al Yousr, banque participative du groupe Banque Populaire inaugure une nouvelle agence au boulevard…
“Paroles d’Experts” de Faïçal Tadlaoui. L’essor de la finance participative au Maroc: l’exemple de Bank Al Yousr
Publié leIntroduite au Maroc en 2017, la finance participative s’impose de plus en plus dans le paysage financier marocain, attirant l’attention des particuliers et des entreprises. Dans cette émission de Paroles d’Experts, Mouna Lebnioury, Directrice Générale de Bank Al Yousr, partage son expertise et nous explique les raisons de ce succès.
La finance participative marocaine, qui se base sur les principes de la finance islamique, se distingue par son cadre réglementaire local. Tous les produits proposés par Bank Al Yousr et les autres acteurs du secteur sont soumis à l’approbation du Conseil Supérieur des Oulémas. Ce processus garantit leur conformité aux principes de la charia, notamment l’interdiction de l’intérêt et la promotion du partage des profits et des pertes.
En 2023, le volume des financements participatifs au Maroc a atteint 29 milliards de dirhams, soit environ 7,5 % des parts de marché additionnelles dans le secteur bancaire. Selon Mme Lebnioury, « la finance participative dépasse les attentes des investisseurs et se positionne comme un acteur de plus en plus important au Maroc ».
Les principaux produits proposés par les banques participatives au Maroc sont la Mourabaha, le Salam, Istisna’a et la Moucharaka Moutanaseqa. La Mourabaha, qui consiste en l’achat et la revente d’un bien avec une marge bénéficiaire fixe, connait un grand succès auprès des particuliers cherchant à acquérir un bien immobilier ou des équipements. Toutefois, comme l’explique Mouna Lebnioury, «la Mourabaha n’est pas le produit le plus rentable pour les banques participatives. D’autres produits comme le Salam, qui permet d’avancer des liquidités pour une marchandise à livrer ultérieurement, offrent plus de potentiel en termes de marges».
Le produit Salam est d’ailleurs une exclusivité de Bank Al Yousr sur le marché marocain. Il répond aux besoins des entreprises qui souhaitent financer leur trésorerie avant la production de marchandises.
En parallèle, la Moucharaka Moutanaseqa permet à la banque et au client d’acquérir ensemble un bien, la banque revendant progressivement ses parts au client.
Une approche tournée vers le client
L’un des aspects notables de la finance participative est son approche centrée sur le client, qui va au-delà des simples transactions financières. Chez Bank Al Yousr, cette approche se manifeste notamment par un accompagnement personnalisé. «Nous construisons les projets avec nos clients, que ce soit des particuliers ou des entreprises, en les guidant dans chaque étape, de la gestion du fonds de roulement à la structuration de leur business plan», explique Mouna Lebnioury.
A noter que certains avantages distinguent clairement Bank Al Yousr des autres banques conventionnelles. Par exemple, elle propose des produits sans agios débiteurs et sans commission sur les taux de change lors d’opérations à l’international, ce qui représente un gain direct pour les clients.
Cette approche s’inscrit dans un cadre plus large de transparence et d’éthique financière, renforcé par une proximité relationnelle: «L’expérience client est totalement différente ; nous sommes une banque à taille humaine où chaque client est choyé», souligne Mme Lebnioury.
Un soutien fort pour les professionnels de la santé
Bank Al Yousr se distingue par ailleurs par son engagement auprès des professionnels de la santé. Grâce à une offre sur mesure, la banque répond aux besoins spécifiques de ce secteur en termes de financement pour les équipements médicaux coûteux et le fonds de roulement nécessaire à l’ouverture ou à l’expansion d’activités. Cette offre a été développée après une étude approfondie du secteur, afin d’assurer une adéquation parfaite avec les priorités des médecins, cliniques et laboratoires.
La capacité d’innovation de Bank Al Yousr se traduit également par la digitalisation de certains produits, comme la Mourabaha. Cette digitalisation permet aux clients de gérer plus facilement leurs achats d’équipements via une carte dédiée, avec une flexibilité dans le remboursement, sans les contraintes habituelles des crédits bancaires classiques.
En outre, l’un des autres atouts notables est l’offre différée gratuite sur les cartes bancaires, un service qui permet aux clients, notamment les fonctionnaires ou les personnes en manque de trésorerie, d’effectuer des achats sans frais supplémentaires et de rembourser à la fin du mois sans agios.
Perspectives pour les années à venir
Le succès de Bank Al Yousr repose également sur la diversité de sa clientèle. Contrairement aux idées reçues, les clients de la finance participative ne se limitent pas aux personnes motivées uniquement par des convictions religieuses. «Nous avons des clients qui viennent aussi pour l’aspect éthique et la qualité de nos services», affirme Mme Lebnioury. Pour beaucoup, la finance participative représente une alternative sérieuse à la finance classique, avec des avantages concrets et une proximité client renforcée.
Par ailleurs, les entreprises familiales, souvent bien installées, constituent une part importante des clients professionnels de Bank Al Yousr. La banque les accompagne dans leurs projets de développement, avec un faible taux de créances en souffrance, en partie grâce à un suivi régulier et à des solutions adaptées pour chaque situation.
Alors que 2024 marque un tournant pour la finance participative au Maroc, les perspectives pour les années à venir sont encourageantes. Mouna Lebnioury se montre optimiste quant à l’avenir du secteur: «Nous sommes bien installés et prêts à participer à la dynamique de développement économique du pays. La demande de financements augmente, notamment avec les projets d’envergure nationale comme la Coupe du Monde 2030».