Ouahbi: la femme divorcée pourrait être amenée à verser une pension alimentaire

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Ouahbi veut imposer aux femmes au revenu supérieur de verser une Nafaka aux hommes après le divorce
Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, lors d'un entretien diffusé sur la deuxième chaîne marocaine 2m, le 02 septembre 2024. © 2m

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a émis lundi soir le souhait d’étendre le droit à la Nafaqa aux hommes, affichant sa volonté de promouvoir une «vraie parité» entre les deux sexes.

Les Marocaines pourraient se trouver contraintes de verser une pension alimentaire aux hommes en cas de divorce avant la fin de la mandature du gouvernement Akhannouch. Loin d’être une blague, cette déclaration a été annoncée par le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, lundi soir dans un entretien sur la chaîne 2M.

Pour rappel, lors d’une séparation, les protagonistes sont souvent perdants, mais la plupart du temps, c’est l’homme qui est le plus affecté en voyant son niveau de vie bisser. Ouahbi veut changer cette situation qui est loin d’être paritaire, en faisant payer aux femmes ayant un revenu supérieur dans le couple une pension alimentaire, appelée Nafaqa.

Responsabilité financière partagée

Interrogé sur son intention de collaborer avec Bank Al-Maghrib (BAM) pour avoir accès aux comptes des ex-maris qui ne versent pas la pension alimentaire à leurs épouses après le divorce, il a donné une réponse surprenante.

«Quand la femme demande le divorce, elle doit avoir tous ses droits. Pour ce faire, nous devons savoir ce que possède l’homme et ce que possède aussi la femme parce que la responsabilité financière est partagée», a déclaré Ouahbi. Jusque-là, tout est normal, mais le ministre a ajouté: «Quand nous aurons une idée précise sur la situation financière de l’homme et de la femme, nous pourrons déterminer qui est la partie lésée et celle qui va indemniser l’autre. Si le revenu de la femme est supérieur à celui de l’homme, elle devra payer la Nafaka à son ex-conjoint.»

Pour une véritable parité 

Mettant en avant le principe de responsabilité financière partagée, reposant sur l’idée que chaque conjoint contribue équitablement aux besoins du ménage pendant le mariage, et qu’en cas de divorce, cette responsabilité se traduit par des ajustements financiers pour équilibrer les situations des deux parties, le ministre a affirmé que son département «est en train d’examiner ce point» car «il faut qu’il y ait un certain équilibre et une sorte de justice ou d’équité».

Après l’évaluation des besoins et des capacités financières des deux parties, les femmes peuvent se trouver contraintes de verser une nafaqa aux hommes. «Si on n’a pas cet équilibre, on n’aura pas une véritable parité (…) Quand on parle de parité, cela ne concerne pas que les femmes, mais aussi les hommes. Car la parité est aussi économique que sociale», a insisté le ministre de la Justice, avant de préciser que «toutes ces questions sont sujettes à débat actuellement».

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Si jamais Ouahbi arrive à introduire ce changement dans la Moudawana, cela aura l’effet d’un séisme sociétal, étant donné que dans le système juridique marocain, dont le Code de la famille émane essentiellement de la charia islamique, la Nafaqa n’a jamais été du ressort des femmes. C’était –et c’est toujours le cas– un mécanisme à travers lequel le conjoint, abstraction faite des différences de revenus, soutenait financièrement les membres de sa famille après le divorce.

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