On était à l’avant-première de « Salam », le film de Diam’s

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De l'île Maurice au Mali, de Paris à la Tanzanie, à travers ces voyages Mélanie Diam's égraine les lieux et événements qui ont marqué sa vie. DR

Projeté en avant-première exceptionnelle à Casablanca, dimanche 3 juin 2022, « Salam », le film autobiographique de Mélanie Geogiades, alias Diam’s, retrace le parcours initiatique de l’ex-rappeuse, « des ténèbres à la lumière », du monde de la musique et du show-business à l’islam, des tentatives de suicide répétées à enfin, l’apaisement. Vive émotion et applaudissements soutenus des quelque 200 spectateurs présents ce soir-là. 

« A force de courir dans tous les sens, ma vie n’en avait plus aucun ». C’est sur cette phrase que débute le film autobiographique de Mélanie Georgiades, alias Diam’s, intitulé « Salam » qui veut dire paix en arabe. Coréalisé par l’ex-rappeuse avec Houda Benyamina (Caméra d’or au festival de Cannes en 2016 pour Divines) et Anne Cissé, le documentaire a été projeté dimanche soir, au Sofitel Tour Blanche de Casablanca, devant quelque 200 personnes attentives à découvrir le parcours initiatique d’une des plus grandes stars du rap français et francophone des années 2000, dont les chansons ont accompagné toute une génération.

Très sollicitée pour produire son histoire, Diam’s a finalement « repris la plume » pour la raconter elle-même, écrire sa vérité. De l’île Maurice au Mali, de Paris à la Tanzanie, à travers ces voyages Mélanie Diam’s égraine les lieux et événements qui ont marqué sa vie. « Un film qu’on a écrit au Maroc, avec amour et paix, porté par l’énergie marocaine. Je suis très heureuse d’avoir participé à cette aventure », a déclaré Houda Benyamina dans une vidéo partagée avant la projection.

Dans « Salam », Mélanie Georgiades raconte pour la première fois face caméra son histoire depuis la fin de sa carrière avec beaucoup de recul et de sérénité. Elle revient sur sa quête de bonheur et de paix, ses souffrances, ses tentatives de suicide, son mal-être, alors même « qu’elle avait tout pour être heureuse », au sommet de la gloire et de son art, personnalité la plus aimée des Français…

Sa parole, parfois slamée, est complétée par celles des personnes qui l’ont côtoyée de près à l’époque de son ascension artistique et de sa chute intérieure: sa meilleure amie Charlotte « Vitaa » avec qui elle partage à l’époque un duo à succès « Confessions nocturnes », l’écrivaine Faiza Guène, les producteurs Benjamin Ifrah, Masta, la manageuse Nicole Schluss, le footballeur Nicolas Anelka… et surtout sa mère, Dominique, qui très émue, se remémore les moments difficiles de sa fille adulée par des millions de personnes.

Une scène très symbolique d’ailleurs se déroule au domicile familial, Mélanie devant sa mère, passe en revue les multiples récompenses sorties des cartons: victoires de la musique, NRJ music awards, disque de diamant…comme les vestiges d’un monde englouti. Même sentiment quand l’ancienne artiste entre dans un Zénith vide, « la salle était pleine mais pourtant pour moi tout était vide », se souvient Mélanie qui en 2007 souffre de dépression et se fait interner en 2008.

La paix dans l’islam

Elle sort de l’hôpital diagnostiquée « bipolaire » avec « neuf cachets » à prendre chaque jour. Le film consacre une grande partie à sa rencontre avec l’islam qui la sauve de son malaise inextricable. Elle raconte encore son premier rapport à cette religion, alors qu’elle partageait un repas avec son amie Charlotte (Vitaa, ndlr) et « Soussou ». Alors que cette dernière prend congé pour prier, Mélanie, intriguée, l’accompagne. C’est la révélation. « Quand mon front s’est posé au sol, j’ai su que c’était l’endroit où je devais être », témoigne-t-elle alors que « le mot prière était inexistant dans [sa] vie ». « Les musulmans que je connaissais ne faisaient que le ramadan », souligne-t-elle, un discours qui a bien fait rire l’assemblée.

Puis elle s’envole à l’Ile Maurice et se plonge dans la lecture du Coran des nuits entières, face à la mer et aux étoiles, fascinée par la beauté du texte, de la création et de son Créateur. En plein choc spirituel, la jeune femme parle de « tsunami », de découverte de « sens immense ». A partir de ce moment, la première chose à laquelle pense Mélanie, c’est se convertir à l’islam. Elle prononce la profession de foi islamique, seule, sur cette plage de l’Océan indien.

On la voit ensuite écrire sur une feuille les missions qu’elle souhaite honorer dans sa nouvelle vie, en particulier « faire le bien ». « Depuis ce jour-là, j’ai toujours été heureuse; je n’étais plus seule », commente avec un grand sourire Mélanie Georgiades qui lance alors son association « le Big-up project » pour venir en aide aux orphelins en Afrique, notamment au Mali.

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Une polémique médiatique vient noircir son envol quand un cliché volé apparaît dans la presse: Diam’s, voilée, sortant d’une mosquée, choque la France. C’est une nouvelle épreuve pour la rappeuse qui décide à l’époque de sortir son dernier album « SOS ». « Ce qui m’a fait le plus mal, c’était qu’ils brisent l’amour entre le public et moi. (…) En même temps, c’est bien car j’ai pu assumer que je voulais arrêter la musique. Je ne juge pas ceux qui sont dedans mais moi j’en veux plus », poursuit l’ancienne chanteuse, aujourd’hui maman de trois enfants. Un moment difficile mais qui a aussi renforcé la foi de Mélanie.

« On ne se connaît pas les uns les autres »

Elle confie se poser des questions existentielles depuis l’enfance, se livre sur la peur de perdre sa mère. Vivre et mourir, sans but particulier, le sens de l’existence ne pouvait pas se résumer qu’à ça, explique la célébrité. Mélanie développe sur son rapport à Dieu qui a toujours été présent, avant l’islam, au travers du christianisme. Au début de son apprentissage de l’islam, elle s’émerveille de constater que le Texte musulman rend hommage à Marie mère de Jésus, Moïse, Adam, etc. Des personnages communs aux deux croyances. « Je pensais qu’il y avait une opposition. (…) On ne se connaît pas les uns les autres », regrette la quadragénaire.

Les principes islamiques l’ont menée également à se réconcilier avec son père, Phivos, qu’on entend dans le film discuter au téléphone avec elle. « Je suis fière de ce que tu as entrepris toute seule », lui dit-il dans un français à l’accent grec. « Ça a vraiment été un moment merveilleux dans ma vie de le retrouver et de le voir avec mes enfants », dévoile Diam’s qui lui répond moitié en français moitié en anglais. « C’est vraiment un grand-père formidable et un père formidable. J’ai vraiment beaucoup de chance de l’avoir ».

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L’esthétique du film se veut résolument sobre, les visages des témoins apparaissent en gros plans, auréolées d’ombre pour plus d’intensité, d’intimité et de pudeur. La lumière, plutôt sombre au début du film, devient de plus en plus claire à mesure que Mélanie s’approche de sa conversion à l’islam et des retrouvailles avec elle-même. « De l’ombre à la lumière » pourrait être le second titre de cette œuvre, une expression employée dans deux sens par Vitaa pour décrire d’abord son parcours artistique fulgurant, puis psychologique et spirituel. « J’ai juste espoir que ce film fasse du bien. « Salam », paix, c’est ce que moi j’ai trouvé et que j’essaye de répandre », conclut l’auteur à l’issue du film d’une durée de 1h20.

Les fonds récoltés lors de cette avant-première exceptionnelle seront reversés à l’association Big Up Project. Le film a été présenté en séance spéciale au Festival de Cannes 2022. Il a bénéficié également de deux dates exclusives en France au cinéma le 1er et 2 juillet et comptabilise 50 000 entrées dès le premier jour, le hissant numéro 1 au Box Office. Un public au rendez-vous après dix ans de silence, ce qui a « tant émue » l’ex-artiste.

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Pour ceux qui ont raté les premières séances, la diffusion de « Salam » est prévue pour la rentrée sur la plateforme de streaming de Brut. Et bonne nouvelle, les salles de cinéma Mégarama au Maroc prévoient aussi de programmer des projections de « Salam » à partir du 6 juillet.

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