Neila Tazi: «La culture, un levier pour le développement des territoires»

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Neila Tazi., présidente de la fédération des industries culturelles et créatives (ICC) à la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). (Photo MAP)

La culture est l’un des leviers essentiels pour le développement des territoires et des régions, a affirmé, jeudi à Rabat, la présidente de la fédération des industries culturelles et créatives (ICC) à la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Neila Tazi. 

« Sur le plan culturel, chaque région jouit d’un potentiel extraordinaire avec des richesses patrimoniales et créatives, qui forment un appui pour développer une industrie culturelle », a-t-elle souligné dans une déclaration à « M24 », la chaîne d’information en continu de la MAP, en marge de la conférence organisée par la Confrérie des compagnons de Gutenberg-Maroc sous le thème « La culture, un levier décisif du développement régional ».

Mme Tazi, également membre de l’association Gutenberg-Maroc, a précisé que pour plus de 50% des touristes, les ICC sont un élément clé pour le choix d’une destination de voyage à travers le monde, afin de « vivre l’expérience du lieu », rappelant que « selon des études de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), un touriste culturel dépense 30% de plus qu’un touriste normal ».

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Saluant l’initiative de la Confrérie des compagnons de Gutenberg pour la tenue de cette importante conférence, la productrice du festival « Gnaoua et musiques du monde » d’Essaouira a souligné la « nécessité d’amplifier la prise de conscience du rôle de la culture auprès des responsables dans les régions, qu’ils soient élus locaux ou acteurs économiques ».

« Une offre culturelle de qualité est synonyme d’un rayonnement pour la région et le pays, de même qu’elle favorise la promotion de tout un écosystème de métiers », a-t-elle expliqué, ajoutant qu’avec l’adoption d’une « stratégie nationale pour les industries culturelles et créatives, des retombées très perceptibles seront au rendez-vous ».

Pour sa part, l’écrivain et journaliste Mohamed Seddik Maâninou a déploré la place de la culture dans les programmes des gouvernements consécutifs, étant un de leurs maillons faibles.

« Nombre de départements sont responsables de la promotion culturelle à savoir celui du ministère de la culture, celui de l’éducation, mais également celui des sports, outre celui des affaires islamiques », a-t-il fait savoir.

S’agissant de la particularité culturelle des régions, Maâninou a relevé que le concept de la culture à Tinghir diffère par exemple de celui de Fès. « Chaque région est dotée d’un patrimoine historique séculaire et particulier qui la singularise et l’enrichit, formant ainsi une mosaïque culturelle marocaine », a-t-il poursuivi.

Défi de la régionalisation

« Au niveau régional, il est impératif d’adopter une approche respectant le folklore et la particularité de chaque région, son héritage culturel et son savoir-faire local », a-t-il insisté, ajoutant que les initiatives et actions menées, à l’heure actuelle, restent liées aux individus plus qu’à la région elle-même.

Même son de cloche chez le directeur de la rédaction du quotidien « Al Ittihad Al Ichtiraki », Hamid Jmahri, qui a rappelé que la promotion de la culture s’inscrit dans la dynamique de la régionalisation qui est elle-même une révolution culturelle de fond.

« Une régionalisation ne peut être conçue sans la culture, d’où la nécessité d’en faire une priorité dans la gestion des politiques locales », a-t-il souligné, estimant qu’il est judicieux de penser à un pôle de coordination entre les secteurs concernés par la culture pour fédérer et canaliser les efforts déployés.

Saluant la place de choix de la culture dans le Nouveau Modèle de Développement (NMD), le secrétaire général du CGLU Afrique, Jean Pierre Elong Mbassi, a, quant-à-lui, annoncé que les célébrations de Rabat, choisie capitale africaine de la culture, devront démarrer le 25 mai 2022, pour une durée d’une année.

« Il est important de savoir que la célébration de Rabat, capitale africaine de la culture, prévue le 25 mai, coïncide avec la journée mondiale de l’Afrique, et magnifie ainsi la culture africaine ainsi que la portée patrimoniale et historique du Continent », a-t-il dit.

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Les compagnons de Gutenberg est une association marocaine regroupant les professionnels de l’écrit avec pour but de propager et développer la lecture et la culture au Maroc, en contribuant à construire un monde juste et fraternel dans le respect de toutes les cultures.

Depuis sa création en avril 2010, la section marocaine de la confrérie de Gutenberg s’est immédiatement attelée à réaliser certaines actions inscrites dans l’ordre de ses préoccupations.

C’est en effet la défense de l’écrit, la promotion de la lecture, l’encouragement à l’écriture et à l’édition qui résument les objectifs fondamentaux, à la fois ambitieux et réalistes, de cette jeune association constituée de militants foncièrement convaincus pour la défense de la cause de la culture dans toutes ses formes.

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