Ce que vous ne saviez pas sur le château de Mohammed VI à Betz

Sur un domaine de 70 hectares s’étend le château de Mohammed VI à Betz dans le département de l’Oise au nord de l’Hexagone. Lepoint.fr dévoile les secrets de ce château âgé de plus de trois siècles, principale résidence du monarque en France.  

Une histoire de succession

Bien avant ,un château féodal occupait les lieux, ce dernier sera détruit et détérioré par le temps. Mais une histoire d’amour et de trahison redonnera vie à cet espace pillé. La princesse de Monaco décide de récupérer le terrain en 1780. Marie-Catherine de Brignole, pourtant mariée au prince Honoré III de la principauté de Monaco, tient une relation très intime avec le prince de Condé résidant à Chantilly. Pour se rapprocher de son amant, la princesse achète le parc ainsi que ses ruines, et décide d’y reconstruire un château de style sur les bords de la Grivette, la rivière qui traverse le parc, avec des extérieurs inspirés des plus beaux jardins anglais de l’époque, détaille le point.

Quand la révolution française survient. Le château de Betz se retrouve abandonné. Il sera racheté en 1810 par une «bande noire», des groupes de vendeurs connu pour les rachats des domaines à tour de bras pour en revendre les pierres taillées, qui fûrent très demandées. Les propriétaires se succèdent, mais l’édifice ne change guère. Il fallait attendre la veille de la première guerre mondiale pour qu’une riche bourgeoise, une certaine Madame Vincent, investit pour retaper les murs du château entre 1912 et 1914.

Hassan II y construit « un deuxième château »

Hassan II achète le château en 1972. Souhaitant ajouter la touche oriental au château, le roi Hassan II dresse un pavillon à côté. Selon le point, l’édifice construit par le monarque est même considéré par certains comme un «second château». Il y a aussi installé « deux wagons-lits des trains Grands Express européens, un hommage à son père Mohammed V avec lequel il avait voyagé dans ces trains » révèle la même source.

L’abri à chevaux

Mohammed VI, quant à lui, a aménagé une pension pour y abriter ses chevaux de pur-sang arabes. Le roi fait courir ses montures dans divers hippodromes du département comme à Chantilly ou à Compiègne. L’ensemble des travaux menés dans cette propriété sont effectués par les artisans locaux, une attitude bien apprécié par Philippe Boulland, maire UMP de la commune entre 1995 et 2004, aujourd’hui conseiller municipal, qui s’explique au Point: « Sa Majesté fait travailler les artisans et les commerces du coin. Il y a un vrai lien historique et permanent entre Betz et le roi du Maroc ».

Le roi de l’Oise

Comme Hassan II, Mohammed VI finance de son propre portefeuille le développement de Betz. Périscolaire, cantine, foyer rural ou encore la salle polyvalente, les monarques alaouites ont contribué au renouveau culturel, éducatif et social de Betz, explique le Point. Une quinzaine d’enfants de la commune et de ses alentours sont même conviés au Maroc afin de découvrir le pays durant les dernières années. Les jeunes et heureux élus, encadrés par des animateurs, logent dans des hôtels de haut standing et profitent des nombreuses activités proposées, telles que le jet-ski, sport préféré de Mohammed VI ou les randonnées à dos de chameau. Autre révélation : Mohammed VI offre, à chaque enfant 500 euros d’argent de poche ainsi que 1 000 euros pour chaque accompagnateur.

Alerte : Le Roi est à Betz

Comme au Maroc, le siège est annoncé, une fois le roi pose les pieds à Betz. Une cinquantaine d’hommes surveillent les abords du château. En jogging ou en costume noir, les gardes du corps de Mohammed VI parcourent la petite localité. Durant l’absence de la cour, la gendarmerie prend la relève et positionne une dizaine d’hommes avec deux camions d’intervention sur les portes du château.

Ce n’est pas tout. Au sein de l’édifice, la confidentialité est la règle. Le personnel du château se doit de contribuer à la sécurité de Mohammed VI, et comment ? tous ceux qui travaillent pour lui sont obligés de signer un engagement de confidentialité leur interdisant la divulgation du moindre détail de la vie privée du monarque. Ils sont une vingtaine à servir le roi. Leurs nombre monte à soixante lorsque le château est occupé. Tous avec des revenus trois à quatre fois supérieurs au smic français actuel.