30 eurodéputés veulent empêcher leurs homologues marocains d’accéder au parlement européen

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30 eurodéputés veulent adopter une résolution contre le Maroc à l'image de celle du Qatar
© Hassan Anayi/Unsplash

30 eurodéputés demandent à adopter une résolution, à l’image de celle adoptée sur le Qatar, interdisant l’accès au Parlement européen à leurs homologues marocains, apprend-on d’une lettre envoyé à la présidente du PE, Roberta Metsola.

Dans une lettre envoyée, mercredi, à la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, 30 eurodéputés demandent de prendre des mesures contre le Maroc, accusé par ces élus de s’être « immiscé dans le processus démocratique du Parlement européen ».

Tout en rappelant les mesures prises contre le Qatar qui ont été adoptées quasi unanimement, les eurodéputés estiment que «le scandale ne se limite pas au Qatar».

«Il y a des signes que le Maroc aurait agi de la même manière, s’ingérant dans le processus démocratique du Parlement européen, moyennant paiement, montrant que le Maroc est impliqué dans un réseau organisé depuis des années pour influencer les décisions européennes avec des pots-de-vin », allèguent-ils, ajoutant que les premiers éléments de l’enquête de la police belge laissent croire que «l’ambassadeur du Maroc en Pologne a versé des sommes importantes et fait des cadeaux éloquents à Antonio Panzeri et sa famille».

C’est dans ce contexte, précisent-ils, qu’est intervenue la visite du Haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Josep Borrell, qui selon ladite lettre «a assuré avoir discuté de la question avec son homologue marocain, Nasser Burita».

Regrettant que l’«orientation dominante qui ressort de cette visite est que l’Union européenne considère le Maroc comme un « ami fiable » et « un partenaire stratégique », malgré sa prétendue implication dans les scandales», les eurodéputés demandent à la présidente d’utiliser ses «pouvoirs afin que le Parlement européen prenne les mêmes mesures sur le Maroc, comme il l’a fait sur le Qatar».

Lire aussi: Qatargate: Panzeri, suspect clé, signe un accord pour collaborer avec les enquêteurs

Rappelons que le Parlement marocain a unanimement rejeté, lundi 23 janvier, les accusations « fallacieuses » des députés européens et toute « ingérence » dans les affaires du royaume, en réponse à une résolution du Parlement européen s’inquiétant de la détérioration de la liberté de la presse dans le pays.

Les deux chambres du Parlement se sont réunies en séance plénière à Rabat pour « évaluer » la résolution du Parlement européen (PE) qui s’est également inquiété des allégations de corruption pesant sur le Maroc.

Les « décisions (des eurodéputés) ne vont pas nous intimider et nous n’allons pas changer notre trajectoire et nos approches », a déclaré Mohamed Ghiat, le président du groupe du Rassemblement national des indépendants (RNI), le principal parti de la majorité.

La résolution du PE est « une tentative désespérée d’influencer la justice marocaine indépendante » et une « violation de la souveraineté d’un pays partenaire », a renchéri Ahmed Touizi, du Parti Authenticité et Modernité (PAM), autre formation de la coalition gouvernementale.

Lire aussi: Liberté de la presse au Maroc: le PSOE a voté contre la résolution du Parlement européen

Le parti socialiste, PSOE, du président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, et quelques partis d’extrême droite ont été les seuls à voter contre le texte du Parlement européen sur la situation des journalistes au Maroc.

Le vote au sein du Parlement européen du texte sur la liberté de la presse au Maroc, tenu le jeudi 19 janvier, a été marqué par l’absence de près d’un tiers des eurodéputés (430 présents sur 705).

Rédigé et promu par les démocrates et libéraux Renew Europe, les Verts/ALE, le groupe des conservateurs et réformistes européens (CRE) ainsi que des partis d’extrême gauche, le texte non contraignant a récolté 356 voix pour, 32 contre et 42 abstentions.

Lire aussi: Vidéo. Un eurodéputé du PSOE dénonce des «discours offensants» à l’égard du Maroc

L’eurodéputé PSOE, Juan Fernando López Aguilar, a dénoncé, mardi les «discours très offensants» visant le Maroc au Parlement européen.

Assurant que le Royaume est un «voisin indispensable» pour l’Europe et l’Espagne, Lopez Aguilar, qui intervenait mardi au Forum Atlantique Premium, organisé par «Diario de Avisos»,  a considéré que «la relation avec le Maroc ne peut que se construire sur la base du respect mutuel».

«Les discours enflammés et très offensifs contre le Maroc et tout ce qui concerne son système politique et pénal (…), qui sont entendus au sein du Parlement européen, ne rendent pas service aux relations entre les deux parties», a-t-il souligné.

Pour le président de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures du Parlement européen, «l’utilisation de ces discours est profondément insensée».

S’interrogeant rhétoriquement: «Vous accepteriez de voir des interventions impitoyables contre l’Espagne et son roi à l’étranger à la télévision? Vous ne trouveriez pas ça louche?», Lopez Aguilar a considéré que «tout ce discours impitoyable à l’égard du Maroc n’est pas anodin», ajoutant qu’il a des conséquences et celles-ci ne sont pas bonnes (…), car le Maroc est notre voisin indispensable».

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