Racket des gardiens de voiture: un collectif traduit la commune de Casablanca en justice

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gardien de voiture
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Des associations, regroupant des conducteurs de voitures à Casablanca, disent ne plus supporter la « tyrannie » des gardiens de voiture, plus connus sous le surnom « Moul gilet ». Ils ont décidé de porter l’affaire devant la justice. 

Nombreux sont les Casablancais qui veulent en finir avec le « harcèlement et le chantage des gardiens de parking présents à chaque coin de rue dans la métropole ». Un collectif, chapeauté par l‘association nationale de protection de la propriété publique, a décidé de porter l’affaire devant le tribunal administratif en déposant plainte contre le Conseil de la ville.

Contacté par H24Info, le président de l’association, Abdelali Soulali, précise que ce collectif est composé de plusieurs cadres de l’Etat dont des médecins, des ingénieurs et des universitaires ainsi que des libéraux. Ils disent tous subir quotidiennement les « affres de ces gilets jaunes ».

Les initiatives anti-gardiens de voitures ont commencé à prendre corps dès 2020 sur la page facebook « Boycott moul gilet » qui compte à ce jour près de 260.000 membres. « On discutait à cette époque des solutions possibles pour mettre fin à cette occupation de l’espace public qui s’accroît de jour en jour », raconte Soulali.

Groupe Facebook contre "Moul Gilet"
Groupe Facebook contre « Moul Gilet »

« Après le non-aboutissement de nos actions à Mohammedia et à Rabat, l’initiative porte aujourd’hui sur Casablanca compte tenu du mûrissement de la conscience collective à ce sujet », a-t-il fait savoir, relevant qu’après « examen et discussion avec notre avocat sur la possibilité de recourir à la justice, on a décidé d’introduire des plaintes individuelles mais dans un cadre collectif pour une meilleure coordination ».

A Marrakech, les prix du parking dépassent l'entendement
A Marrakech, les prix du parking dépassent l’entendement

Justice administrative, un dernier recours ?

« Le tribunal administratif va nous rendre justice, compte tenu du caractère clair et explicite de la loi à cet effet. Nous avons examiné toutes les facettes de la problématique avec une pléiade de juristes et de professeurs de droit », affirme le président de l’association. De surcroît, poursuit-il, « nous avons examiné la possibilité de poursuivre en justice les présidents du Conseil de la ville et des communes pour concussion ».

L’article 243 du code pénal marocain stipule qu’il est « coupable de concussion et puni d’un emprisonnement de deux à cinq ans et d’une amende de 5.000 à 100.000 dirhams tout magistrat ou fonctionnaire public qui sollicite, reçoit, exige ou ordonne de percevoir ce qu’il sait n’être pas dû, ou excéder ce qui est dû, soit à l’administration, soit aux parties pour le compte desquelles il perçoit, soit à lui-même ».

La peine est portée au double lorsque la somme est supérieure à 100.000 dirhams.

Soulali indique, dans le même ordre d’idées, que « ce n’est qu’une étape parmi d’autres qui comprendront l’envoi d’un courrier au cabinet royal et un appel au ministre de l’Intérieur en vertu du jugement qui sera rendu ».

« Il ne s’agit pas d’une forme de militantisme bourgeois ou gratuit, mais d’une question de vie ou de mort parce que nous sommes devenus encerclés dans nos maisons et nos villes et cela affecte notre santé », regrette-t-il.

La gratuité demeure la règle

L’avocat chargé du dossier, Me Mohamed Almou, nous a affirmé que « la location des parkings publics par le Conseil de la ville et les communes n’est fondée sur aucune base juridique ». Elle s’inscrit également en porte-à-faux avec l’article 71 de la Constitution, précise-t-il, soulignant que la gratuité desdits parkings est la règle et non l’exception.

Pour ce qui est du dépôt de la plainte, Me Almou fait savoir qu’elle est en ce moment en cours d’élaboration et sera introduite auprès du tribunal administratif dans les prochains jours.

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