Visite du Premier ministre français dimanche à Alger sur fond de réchauffement bilatéral

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Le Premier ministre français Jean Castex se rendra dimanche en Algérie, nouvelle étape dans le rapprochement bilatéral engagé par les présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune, a annoncé jeudi Matignon.

Jean Castex coprésidera avec son homologue Abdelaziz Djerad un Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN), instance qui se réunit régulièrement pour faire le point notamment sur la coopération économique entre les deux pays.

Ce comité ne s’est toutefois plus tenu depuis décembre 2017 en raison du mouvement de protestation populaire du « Hirak » qui a conduit à la chute du président Abdelaziz Bouteflika en 2019 puis de la crise sanitaire liée à la Covid-19.

Après des tensions lors du soulèvement populaire du Hirak il y a deux ans, Emmanuel Macron a opté pour un soutien ouvert au président Tebboune, dont l’élection fin 2019 a été massivement rejetée par la population et qui reste contesté dans la rue, un appui qui suscite des critiques au sein du mouvement pro-démocratie.

 

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« La visite du Premier ministre s’inscrit dans le réengagement de la relation voulu par les deux présidents », souligne l’entourage de Jean Castex à l’Hôtel Matignon, en saluant le « contexte de réchauffement » entre les deux pays.

Elle a toutefois été retardée par l’hospitalisation à deux reprises du président algérien en Allemagne à la fin 2020 et au début 2021 pour des complications liées à la Covid.

Le rendez-vous a finalement été programmé malgré la nouvelle vague de coronavirus, qui mobilise pleinement l’exécutif et complique tout déplacement international, afin de ne pas se tenir trop près des législatives anticipées prévues le 12 juin en Algérie.

« Jean Castex a souhaité le maintenir pour témoigner de l’engagement de la France et faire un geste d’amitié vis-à-vis de l’Algérie », relève-t-on à Matignon.

« Les deux présidents ont engagé une reprise de la relation franco-algérienne, dans un nouveau climat de confiance. Cela devait se traduire par la reprise de contacts bilatéraux et notamment par ce CIHN », ajoute-t-on.

En raison des contraintes liées à la crise sanitaire, la visite ne durera toutefois qu’une journée et la délégation ministérielle sera plus réduite que lors des précédentes éditions.

Il s’agira du premier vrai déplacement bilatéral de Jean Castex depuis son installation à Matignon en juillet 2020. Il ne s’est jusqu’ici rendu qu’à Bruxelles ainsi qu’au Tchad pour une visite aux forces françaises déployées au Sahel.

Les deux Premiers ministres aborderont « tous les volets de la relation bilatérale » – économique, sécuritaire, éducation et culture – et signeront des accords dans « quelques domaines de coopération », a-t-on indiqué à Paris sans plus de précisions.

A l’approche du 60e anniversaire de la fin de la Guerre d’Algérie (19 mars 1962) et de l’indépendance de l’Algérie (5 juillet 1962), Emmanuel Macron a engagé une série d' »actes symboliques » afin de « réconcilier les mémoires » et d’esquisser une normalisation dans une relation qui reste complexe et passionnelle.

 

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Il a notamment reconnu, « au nom de la France », que l’avocat et dirigeant nationaliste Ali Boumendjel avait été « torturé et assassiné » par l’armée française et décidé de faciliter l’accès aux archives classifiées sur la guerre d’Algérie.

Alger réclame de son côté la restitution des archives liées à la colonisation et « toute la lumière » sur les disparus algériens durant la guerre — qu’elle estime à 2.200 – ainsi que l’indemnisation des victimes des essais nucléaires français dans le Sahara algérien.

Les gestes d’Emmanuel Macron font partie des recommandations mémorielles de l’historien Benjamin Stora dont le rapport a été critiqué en Algérie parce qu’il ne préconise pas notamment des « excuses » de Paris.

Le chef de l’Etat algérien a réaffirmé dimanche que la mémoire nationale « ne saurait faire l’objet de renonciation ni de marchandage ».

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