Une grande manifestation de «rejet du terrorisme» a démarré samedi soir à Barcelone, une semaine après les attentats des Ramblas et de Cambrils, qui ont fait 15 morts et une centaine de blessés. Espagnols et étrangers se sont rassemblés à partir de 18 heures dans les jardins de Salvador Espriu, en plein coeur de la ville, pour condamner la violence. Des dizaines de milliers de personnes étaient attendues.
Contra el terror, per la pau i la democràcia, @isolidaries també hem sortit als carrers de #Barcelona per dir que #NoTenimPor! #NoTincPor pic.twitter.com/gdWIoeTzK0
— IniciativsSolidàries (@isolidaries) August 26, 2017
Derrière la banderole de tête «No tinc por» («Je n’ai pas peur», en catalan), le premier rang était réservé aux «représentants des collectifs qui, dès la première minute, s’étaient occupés des victimes», selon le souhait de la mairie: policiers, pompiers en uniformes, médecins en blouse blanche, chauffeurs de taxis, commerçants et habitants des Ramblas qui ont été applaudis par la foule.
Aplausos a los mossos #barcelona pic.twitter.com/QSJaPkkceY
— Julia Alegre Barrientos (@JuliaAlegre1) August 26, 2017
Le roi d’Espagne Felipe VI était présent. Fait exceptionnel puisque c’est la première fois qu’un monarque participait à une manifestation depuis le rétablissement de la monarchie en 1975. Il était accompagné du chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy et Carles Puigdemont, le président de la Catalogne.
La marche doit s’achever par une cérémonie où des violoncellistes interpréteront le «Cant dels ocells («Chant des oiseaux»). Cette chanson traditionnelle catalane a été interprété par Pau Casals à la Maison-Blanche en 1961 en signe de refus de la dictature de Francisco Franco.
Aucun dirigeant étranger n’était attendu ce samedi dans la ville.
Vendredi soir, plus de 16.000 personnes se sont déjà rassemblées contre la terreur à Cambrils, le second lieu ciblé par les terroristes. D’autres manifestations sont annoncées dans d’autres villes, comme à Madrid, Valence ou Vigo.
Même s’il avait respecté l’unité nationale depuis les attentats, Carles Puigdemont a décidé de rompre cet instant. Le président de la région a affirmé ce vendredi dans une interview au Financial Times que la Catalogne maintiendra bien le référendum pour son indépendance le 1er octobre. Il a également déclaré que le gouvernement de Madrid a volontairement réduit les financements de la police catalagne. Une provocation envers le premier ministre espagnol Mariano Rajoy. Le Parlement a appelé à «continuer à travailler pour la démocratie et la cohésion sociale». Des tensions entre Castillans et Catalans s’étaient déjà ressenties les premiers jours de l’enquête. Lorsque le ministère de l’Intérieur avait annoncé le «démantèlement» de la cellule djihadiste, la police catalane préfèrait rappeler que que c’était eux qui dirigeaient l’enquête et qu’elle n’était pas terminée.