Vidéos. Clap de fin pour «Plus belle la vie», un soap-opéra culte en France

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Le clap de fin résonne jeudi à Marseille pour le dernier tournage de "Plus belle la vie". DR.

Le clap de fin résonne jeudi à Marseille pour le dernier tournage de « Plus belle la vie », série quotidienne française qui a marqué des millions de téléspectateurs et abordé en près de 20 ans des thèmes de société parfois tabous.

Institution au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis avec des productions comme « Eastenders » (depuis 1985) ou « Les feux de l’amour » (depuis 1973), le feuilleton quotidien « made in France » peinait à décoller. Jusqu’à « Plus Belle la vie » (PBLV), lancé en 2004 et qui suit les habitants du quartier fictif du Mistral, à Marseille, dont il a aussi changé l’image.

Jeudi, après dix-huit ans de diffusion et 4.665 épisodes, la dernière prise a eu lieu dans les studios historiques de la Belle-de-Mai, près de la gare de Marseille, dans une atmosphère lourde de mélancolie.

« Il faut passer à autre chose, je le sais, mais c’est quand même triste », regrette Carole Bourrelly, 51 ans, l’une des trois coiffeuses de la série, dont elle a rejoint le plateau en 2018.

L’évolution « des attentes des téléspectateurs et de la consommation des programmes », ont incité à arrêter la diffusion, avait expliqué le groupe d’audiovisuel public France Télévisions en mai. Une décision qui pèse lourd économiquement pour Marseille et les près de 600 personnes qui travaillent chaque année pour la série, dans laquelle ont tourné 3.232 acteurs en tout depuis ses débuts, auxquels il faut ajouter les figurants.

France Télévisions s’est engagé à compenser en faisant tourner minis-séries et séries internationales dans les studios marseillais tout en assurant un « suivi personnalisé » aux auteurs, comédiens, techniciens. Sans rassurer totalement.

Succès phénoménal et inattendu à ses débuts – certains soirs, en 2008 jusqu’à six millions de téléspectateurs l’ont regardée -, PBLV a contribué à l’attractivité de Marseille, trois ans après l’arrivée du TGV Méditerranée qui en 2001 a placé la ville du sud considérée à problèmes à trois heures de Paris.

PBLV a « déjoué un certain nombre d’images négatives » sur Marseille, longtemps vue uniquement comme gangrénée par le crime organisé ou rongée par la pauvreté, soulignait au printemps le président de l’Office du tourisme Marc Thépot.

Touristes en quête du Mistral

La ville s’est depuis affirmée au niveau des tournages, devenant selon la mairie, la deuxième terre d’accueil des équipes de films après Paris. Et auprès des touristes, en quête du « bar du Mistral » -qui n’existe qu’en studio- ou de l’ambiance villageoise du feuilleton.

Collant à l’évolution sociétale du pays, la série a mis en scène le premier mariage entre deux personnes de même sexe de la télévision française en 2013, onze jours seulement après la promulgation de la loi l’autorisant en France. Un acteur transgenre y a joué dès 2018.

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Au milieu de traditionnelles trames d’amours, trahisons ou meurtres, elle a aussi abordé les questions du chômage, de la maladie ou de la drogue, sans craindre les critiques.

Chaque jour, les équipes de montage produisaient un épisode de 26 minutes, ce qui leur imposait une cadence très soutenue.

« Quand on arrive, c’est comme entrer dans un TGV en marche », explique Carole Bourrely qui coiffe dix à douze personnes par jour.

« Je voulais absolument faire partie de la dernière virgule » de l’aventure, raconte à l’AFP Clément Cescau, membre de l’équipe de post-production, depuis son bureau de montage.

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Cette semaine, il s’occupe de terminer le montage visuel du dernier épisode qui sera diffusé en « prime time » le 18 novembre.

« Au bout d’un moment, la série se mêle à la vie de chacun », raconte celui qui y a rencontré sa femme, costumière, au cours des douze ans de son compagnonnage avec « Plus belle la vie ».

« A la fin, ça apporte une énorme fierté, à la fois de ce que la série est devenue, de ce qu’on a fait et de ce que le projet a soulevé » en termes de questions sociétales, affirme M. Cescau.

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