Vidéo. Union européenne: un accord sur les migrations trouvé au bout de la nuit

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AFP PHOTO / Ludovic MARIN

Le compromis des 28 États membres s’appuie sur la création, dans les frontières de l’UE, de «centres contrôlés» où seraient débarqués et accueillis les migrants et réfugiés secourus près des côtes libyennes.

Au bout d’une discussion tendue qui a occupé toute la nuit, les Vingt-Huit ont couché sur le papier un accord sur l’accueil des migrants. Bien qu’imprécis et fondé sur des dispositions essentiellement volontaires, le texte laisse satisfait le pays qui menaçait de rompre le rang: ce matin «l’Italie n’est plus seule», s’est réjoui le premier ministre italien Giuseppe Conte après avoir, neuf heures durant, fait monter la pression sur ses partenaires.
Au début du huis clos, Rome avait annoncé ne pas vouloir souscrire à un texte qui ne la soulagerait pas, vite et concrètement, de sa mission de première ligne en Méditerranée, face à la Libye. L’absence de signature italienne aurait sanctionné l’échec collectif de l’UE, après deux semaines de bras de fer autour de bateaux chargés de migrants désormais privés du droit d’accoster dans la Botte.
Création de «centres contrôlés»
Le détail et la mécanique du compromis européen restent à préciser. Il s’appuie sur la création, dans les frontières de l’UE, de «centres contrôlés» où seraient débarqués et accueillis les migrants et réfugiés secourus près des côtes libyennes. Sur une base volontaire, d’autres États membres pourraient donc prendre le relais de l’Italie, qui refuse désormais l’accueil des bâtiments affrétés par les ONG. Les conclusions du sommet, publiées au lever du jour, ne dressent pas la liste de ces pays de l’UE, par définition méditerranéens.
Le compromis, esquissé en fin de soirée par le président Macron et par le premier ministre italien, prévoit que les migrants éligibles à l’asile seraient ensuite répartis dans d’autres pays de l’UE, sur une base également volontaire. C’est cette «responsabilité partagée» qui semble avoir permis à l’Italie de signer, même si là encore la liste, la clé de répartition et les procédures restent à établir.
«Toutes les mesures prises (…), notamment la relocalisation et la réinstallation, se feront sur la base du volontariat», soulignent les conclusions du sommet.
«C’est la coopération européenne qui l’a emporté sur des solutions nationales qui n’auraient été ni efficaces, ni durables, assurait Emmanuel Macron en quittant le Conseil européen au petit jour. La solidarité que nous devons aux pays de première ligne (comme l’Italie) a été actée. L’Europe devra vivre encore longtemps avec le défi migratoire. Nous ne vivons pas dans une île».

Plus mesurée, la chancelière Angela Merkel a jugé le texte européen positif tout en relevant que les divergences persistent au sein de l’UE. La Hongrie de Viktor Orban et l’Europe centrale ont semble-t-il souscrit à ce dispositif flexible parce qu’il écarte la perspective de «quotas» d’accueil contraignants.
Les Vingt-Huit ont également posé le principe de «plateformes de débarquement» hors des frontières de l’UE, concept poussé par Donald Tusk et les capitales d’Europe centrale. C’est une autre réussite politique pour l’Italie. Il s’agit de regrouper, au nord de l’Afrique plutôt qu’au sud de l’Europe, les migrants sauvés dans les eaux territoriales libyennes ou dans les eaux internationales, tout en respectant un principe intangible du droit maritime: la destination doit être le port le plus sûr et le plus proche. Il y a deux pays pressentis et peut-être trois, si l’on regarde la carte: la Libye bien sûr, la Tunisie, et aussi le Maroc sur la route de l’Espagne. Aucun des trois ne se porte volontaire.

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