Vidéo. Pyongyang affirme que son missile peut frapper les États-Unis

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Kim Jong-un affirme que son pays est devenu un État nucléaire à part entière, capable de toucher le territoire américain, n’importe où. «On va s’en occuper», a réagi Donald Trump. Une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU se tiendra mercredi soir.


La Corée du Nord est parvenue à lancer un nouveau type de missile balistique intercontinental (ICBM) mardi. Le Hwasong-15, comme il a été appelé, est capable de frapper n’importe où sur le continent américain, a annoncé le dictateur nord-coréen, Kim Jong-un. Il a également ajouté que son pays était devenu un État nucléaire à part entière. Le tir a eu lieu du site de Sain-ni, dans le sud de la province de Pyongang, aux alentours de 18h17 (heure marocaine) et l’engin s’est écrasé en mer du Japon après avoir parcouru près de 1000 kilomètres, précise l’armée sud-coréenne, indiquant avoir elle-même effectué un test de missile en réponse à cette «provocation».

«Le grand succès de l’essai de l’ICBM Hwasong-15 est une victoire qui n’a pas de prix, remportée par le grand peuple héroïque» de Corée du Nord, a déclaré la présentatrice favorite du régime, Ri Chun-hee.

La présentatrice Ri Chun-hee a annoncé la réussite du tir à la télévision officielle. JUNG YEON-JE/AFP

«Le système d’armes de type ICBM Hwasong-15 est un missile intercontinental équipé d’une ogive lourde extra-large capable de frapper la totalité du continent américain», selon l’agence de presse du régime, KCNA. D’après Pyongyang, l’engin a atteint une altitude de 4475 kilomètres avant de s’abîmer à 950 kilomètres du site de lancement. Un spécialiste occidental a jugé que sa trajectoire en cloche, à la verticale, suggérait qu’il avait en fait une portée de 13.000 kilomètres, soit la plus longue pour un missile testé par la Corée du Nord, qui mettrait chacune des villes principales des États-Unis à sa portée.

Le tir le plus haut de tous ceux effectués par Pyongyang

L’Union of Concerned Scientists (UCS), un groupe américain indépendant de scientifiques et de citoyens travaillant notamment sur la sécurité, a, de son côté, ajouté qu’on ignorait la charge transportée par le missile et qu’on ne savait pas non plus s’il était capable de transporter une grosse ogive nucléaire aussi loin.

Le premier ministre, Shinzo Abe, a dénoncé un «acte violent» qui «ne peut pas être toléré». «Nous ne céderons jamais à aucun acte de provocation. Nous maximiserons notre pression» sur Pyongyang, a-t-il assuré à la presse. De son côté, le président américain Donald Trump a été informé du tir alors que l’engin balistique était encore en vol. «On va s’en occuper», a-t-il déclaré. Le ministre de la Défense, Jim Mattis, a indiqué pour sa part que ce tir avait atteint la plus haute altitude de tous les tirs effectués par Pyongyang et qu’il représentait «une menace partout dans le monde».

Dans la foulée, le Japon, les États-Unis et la Corée du Sud ont demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU, qui se tiendra ce mercredi à 21 heures. Dans une déclaration lue par sa porte-parole à Washington, le secrétaire d’État américain, Rex Tillerson, a appelé la communauté internationale à «prendre de nouvelles mesures» au-delà des sanctions déjà adoptées par l’ONU, «y compris le droit d’interdire le trafic maritime transportant des biens vers et depuis la Corée du Nord». Mardi soir, Emmanuel Macron a «condamné» un nouvel essai «irresponsable».

Avant le tir, Séoul et le gouvernement japonais avaient fait état de signes d’activité sur une base de missiles nord-coréenne. Un radar de traçage de missiles avait été mis en service lundi sur une base nord-coréenne non identifiée et le trafic télécoms s’était depuis intensifié, selon une source gouvernementale sud-coréenne citée par Yonhap.

Ce nouveau tir de missile, le premier depuis le 15 septembre, annihile les espoirs d’apaisement. Le pays a déjà reçu neuf séries de sanctions imposées par le Conseil de sécurité depuis son premier essai nucléaire en 2006. Washington applique ce qu’il appelle «la pression et les sanctions maximales» pour empêcher la Corée du Nord d’atteindre le stade où elle serait en mesure de livrer une ogive nucléaire sur ses ICBM. Mais Kim Jong-un maintient que son pays effectuera plus de tests de missiles dans l’océan Pacifique pour affiner ses capacités.

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