Vidéo. La Chine s’est posée sur la face cachée de la Lune, une première mondiale

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Dans la nuit de mercredi à jeudi, un module d’exploration chinois qui avait quitté la Terre le 7 décembre a aluni sur la face cachée de la Lune pour la première fois de l’Histoire.

L’année 2019 commence par un exploit inédit de la Chine. Ce jeudi, pour la première fois de l’Histoire, un engin s’est posé sur la face cachée de la Lune. Le module d’exploration Chang’e-4, qui avait quitté la Terre le 7 décembre, a aluni sans encombre à 3h26 du matin (heure française), a rapporté l’agence Chine nouvelle. L’engin a envoyé une photo de la surface lunaire au satellite Queqiao, en orbite autour de la Lune, a précisé la télévision publique CCTV.

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Si les Américains et les Russes se sont posés à de nombreuses reprises sur la face visible de la Lune, celle qui est toujours tournée vers notre planète, aucune sonde ni aucun module d’exploration n’avaient encore jamais touché le sol de l’autre côté. La face cachée est bien plus cratérisée que la face visible qui présente de grandes «mers» basaltiques résultant d’anciens écoulements de lave. L’un des objectifs de Chang’e 4 est justement de comprendre pour quelle raison les deux faces lunaires sont si différentes.

«Le pont des pies»

La Chine se préparait depuis des années à cette opération particulièrement difficile du point de vue technologique. Un des défis majeurs consiste à parvenir à communiquer avec le robot lunaire. La face cachée étant toujours orientée dans le sens opposé à la Terre, il n’y a pas de «ligne de mire» directe pour transmettre les signaux. Il fallait donc installer un relais. La Chine a ainsi lancé en mai dernier un satellite baptisé Queqiao («le pont des pies», en chinois), positionné derrière la Lune de façon à «voir» en permanence la Terre et la face cachée de la Lune. Elle peut ainsi relayer les ordres et les données échangées entre la Terre et le module.


Chang’e-4 a été envoyé en direction du Bassin Pôle Sud-Aitken, le plus grand cratère d’impact connu du Système solaire. Celui-ci mesure un tiers du diamètre de la Lune, mais il est si ancien qu’il est recouvert d’impacts plus petits. On peut néanmoins distinguer cette gigantesque dépression à l’œil nu car elle est un peu plus sombre que le reste de la surface.

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C’est la deuxième fois que la Chine envoie un engin explorer la surface lunaire. La sonde Chang’e 3, qui s’était posée en 2013, était restée active pendant 31 mois. Elle avait alors déployé un petit rover à la surface baptisé Yutu («lapin de jade»). Celui-ci n’avait fonctionné que six semaines, victimes des écarts de température extrêmes à la surface de notre satellite: pendant la nuit lunaire – qui dure 14 jours terrestres -, les températures tombent à -170°C ; pendant la journée – aussi équivalente à 14 jours terrestres -, elles peuvent atteindre 130°C. Les éléments mécaniques du petit robot n’auraient pas résisté.

La Chine investit des milliards dans son programme spatial. Elle place des satellites en orbite pour son compte (observation de la Terre, télécommunications, système de géolocalisation Beidou) ou pour d’autres pays. Elle espère également envoyer un robot sur Mars et des humains sur la Lune. Pékin a dévoilé en novembre une réplique de sa première grande station spatiale («Palais céleste») qui devrait être opérationnelle aux alentours de 2022 et pourrait prendre le relais de la Station spatiale internationale, qui associe États-Unis, Russie, Europe, Japon et Canada, et dont la retraite est programmée en 2024.

Infographie Le Figaro.

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