Vidéo. La Britannique empoisonnée au Novitchok est décédée

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AFP

Admise huit jours plus tôt à l’hôpital de Salisbury dans le sud-ouest de l’Angleterre, la Britannique empoisonnée à l’agent innervant Novitchok est décédée dimanche soir. La police a ouvert une enquête pour meurtre.

«La police a ouvert une enquête pour meurtre après que la femme exposée à l’agent Novitchok (…) est décédée», a annoncé dimanche Scotland Yard. Empoisonnée à Amesbury (Wiltshire), Dawn Sturgess était originaire de Durrington, a précisé la police, confirmant pour la première fois l’identité de cette femme de 44 ans.
La première ministre Theresa May a immédiatement réagi, se disant «horrifiée et choquée» dans un communiqué. «Mes pensées et mes condoléances vont à sa famille et à ses proches». «La police et les agents de sécurité travaillent pour établir les faits de manière urgente», a-t-elle ajouté. «Le gouvernement apporte tout son soutien à la population locale, confrontée à cette tragédie».

L’homme toujours dans état un critique
Neil Basu, le chef de la police antiterroriste, en charge de l’enquête, a déclaré que «cette terrible nouvelle ne servira qu’à renforcer notre détermination à résoudre cette enquête, identifier et traduire en justice les responsables». «Dawn laisse derrière elle sa famille, ses trois enfants, nos pensées et nos prières sont pour eux dans cette période extrêmement difficile», a-t-il ajouté. Scotland Yard a précisé que l’homme âgé de 45 ans, qui avait été hospitalisé le même jour que Dawn Sturgess à Salisbury après avoir été lui aussi contaminé au Novitchok, était toujours dans un état critique.
Un de ses amis a affirmé à l’AFP qu’il s’agissait de Charlie Rowley et qu’il était en couple avec Dawn Sturgess. «Cela aurait très bien pu arriver à n’importe qui, à moi et à ma compagne», a réagi, dimanche soir, auprès de l’AFP, Ben Jordan, âgé de 27 ans, hébergé au foyer pour sans-abri John Baker House de Salisbury où vivait Dawn Sturgess, qui a depuis été évacuée par la police. «Nous sommes très, très tristes. Je prie pour que Charlie revienne».
Lire aussi : Ex-espion empoisonné: « La Russie est responsable », selon Washington
Pas de nouvelles sanctions contre Moscou
Les deux quadragénaires avaient été hospitalisés après avoir manipulé un «objet contaminé», avait indiqué la police en fin de semaine dernière. Une des hypothèses est que «l’un des deux a ramassé le contenant utilisé pour stocker l’agent neurotoxique utilisé contre les Skripal», selon une source gouvernementale. Leur contamination est survenue quatre mois après la tentative d’empoisonnement au Novitchok qui a visé l’ex-espion russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia à Salisbury, une ville située à une dizaine de kilomètres seulement d’Amesbury, où les ambulances avaient pris en charge le couple de Britanniques. La police n’a pas pu établir si le Novitchok provenait du même lot dans les deux cas.
Ioulia et Sergueï Skripal avaient pu sortir de l’hôpital après plusieurs semaines de soins, tout comme Nick Bailey, le premier policier qui leur avait porté secours, qui avait été hospitalisé dans un état grave. «Je sais que cette nouvelle va affecter beaucoup de monde, au-delà de ceux qui connaissaient Dawn», a dit Kier Pritchard, chef de la police du comté de Wiltshire. Elle devrait aussi faire augmenter l’«inquiétude» de la population, a-t-il ajouté.
Les habitants de Salisbury et d’Amesbury avaient déjà fait part de leur craintes et de leur incompréhension après l’annonce de l’hospitalisation du couple et l’apparition de plusieurs cordons policiers dans les deux villes. «On ne peut pas être certains que cela ne se produise plus jamais, c’est déjà la deuxième fois, pourquoi pas une troisième?», s’interrogeait vendredi Madeleine Webb, 82 ans.
La tentative d’empoisonnement des Skripal avait été attribuée par Londres à Moscou, qui avait nié toute implication. L’affaire avait déclenché une grave crise diplomatique entre le Kremlin et les Occidentaux et une vague d’expulsions croisées de diplomates. En visite à Salisbury dimanche, le ministre de l’Intérieur Sajid Javid a annoncé que le gouvernement britannique n’avait «pas pour projet actuel» d’imposer de nouvelles sanctions à la Russie.

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