Vidéo. "Gilets jaunes", acte VI: nombreux rassemblements et blocages mais mobilisation en baisse

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A trois jours de Noël, l' »acte VI » des « gilets jaunes » rassemblait samedi plusieurs dizaines de milliers de manifestants à travers le pays, en baisse par rapport au samedi précédent, avec des défilés épars, la poursuite de barrages routiers et quelques blocages aux frontières.
En début d’après-midi, le ministère de l’Intérieur dénombrait 23.800 manifestants à travers le pays, contre 33.500 samedi dernier à la même heure.
Dans la nuit de vendredi à samedi, une dixième personne est décédée en marge du mouvement: un automobiliste qui a percuté un camion bloqué à un barrage filtrant de « gilets jaunes », à l’entrée d’autoroute de Perpignan-sud.
A Paris, pour ce sixième samedi consécutif de mobilisation, la préfecture dénombrait 2.000 manifestants peu avant 16H00, contre près de 4.000 à son maximum samedi dernier selon une source policière.
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Vers 16h30 dans la capitale, 109 personnes avaient été interpellées et sept placées en garde à vue dans ou en marge des manifestations, la plupart pour des « attroupements en vue de commettre des violences ».
Parmi les gardés à vue figure un des porte-voix des « gilets jaunes », Eric Drouet, 33 ans, chauffeur routier de Melun (Seine-et-Marne) qui avait contribué à lancer la mobilisation contre la hausse des carburants en novembre. C’est aussi lui qui avait appelé ce matin sur Facebook à se rassembler à Montmartre.
Les manifestants, encadrés par des forces de l’ordre, ont ensuite quitté le XVIIIe arrondissement pour défiler dans le centre de la capitale, se séparant en groupes épars de dizaines de personnes déambulant sans itinéraire, parfois bloqués par les forces de l’ordre ou repoussés à coups de gaz lacrymogènes.


 
Des « gilets jaunes » manifestaient encore sur les Champs-Elysées, mais loin des images d’avenue en état de siège d’il y a quelques semaines. La circulation y était relativement normale. Cafés, restaurants et magasins étaient ouverts, sauf quelques boutiques de luxe.
« A deux jours de Noël, je trouve que c’est pas mal » comme mobilisation, a déclaré à l’AFP sur les Champs-Elysées Frédéric, 46 ans, venu de Picardie manifester pour la 3e fois à Paris. « On fait avec nos moyens, c’est dur de faire durer le mouvement car ça tire financièrement ».
La situation contraste avec celle de la semaine dernière, où environ 69.000 membres des forces de l’ordre avaient été déployés en France, dont 8.000 à Paris.
« Des miettes aux gueux » 
Plusieurs blocages aux frontières avec l’Espagne, l’Italie ou l’Allemagne ont été observés, après un appel en ce sens de certaines figures du mouvement. Des manifestations de « gilets jaunes » perturbent aussi le trafic routier.
Des centaines de « gilets jaunes » sont rassemblés au péage du Boulou près de la frontière espagnole, a constaté l’AFP. « Le roi Macron donne des miettes aux gueux », pouvait-on lire sur des banderoles de manifestants.
Selon Vinci, quelques entrées, sorties et barrières de péage sont encore fermées sur le réseau, notamment sur l’autoroute A7. Des manifestations sont encore en cours sur une vingtaine de points. Dans le sud-est, 200 manifestants ont bloqué la circulation sur l’autoroute au poste frontière de Vintimille (Alpes-Maritimes).
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Les « gilets jaunes » ont aussi manifesté dans plusieurs villes de France et autour, ont constaté des journalistes de l’AFP.
A Bordeaux, la mobilisation a rassemblé plus de 2.000 personnes, selon l’AFP, contre 4.500 samedi dernier. Aucun incident n’était recensé en milieu d’après-midi, alors que les précédentes manifestations avaient dégénéré en heurts violents avec la police.
Un pantin à l’effigie du président Emmanuel Macron a été décapité vendredi soir lors d’une manifestation de « gilets jaunes » à Angoulême, d’après la préfecture de Charente.
Quelque 80 « gilets jaunes » se sont rassemblés samedi midi devant la maison de Brigitte et d’Emmanuel Macron au Touquet, selon la préfecture du Pas-de-Calais. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes contre des manifestants qui tentaient de forcer le dispositif policier.
Environ mille « gilets jaunes » ont manifesté à Lille samedi après-midi, chantant la Marseillaise et scandant « Macron démission ! ». Ils étaient 500 à Nantes selon la préfecture, dans un calme « relatif ». A Rennes, une importante opération escargot était en cours.
A Bruxelles, une centaine de « gilets jaunes » ont manifesté.
Depuis le pic du 17 novembre et les 282.000 manifestants recensés en France, la mobilisation est en baisse selon les autorités: 166.000 le 24 novembre, 136.000 les 1er et 8 décembre et 66.000 le 15 décembre.
Le ministère de l’Intérieur avait décompté 3.680 « gilets jaunes » jeudi, soit l’étiage le plus bas depuis le début du mouvement né en réaction à une hausse prévue des taxes sur les carburants – que le gouvernement a depuis annulée.
Vendredi, le Parlement a donné son feu vert à des mesures d’urgence annoncées pour répondre à la mobilisation populaire: défiscalisation des heures supplémentaires, exonération élargie de hausse de CSG pour des retraités et possibilité pour les entreprises de verser une « prime exceptionnelle » de 1.000 euros, exonérée de toutes cotisations sociales et d’impôt sur le revenu, pour leurs salariés rémunérés jusqu’à 3.600 euros.

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