Vidéo. Fusillade en Floride: le cri du coeur d'une survivante qui s'en prend à Trump
Publié leUne survivante de la fusillade dans un lycée de Floride qui a fait 17 morts mercredi a dénoncé samedi les liens du président américain avec la NRA, le puissant lobby qui défend la libre vente d’armes aux États-Unis.
Dans la foulée, elle s’est adressée directement au président des États-Unis. «C’est ce que valent ces gens pour vous, M. Trump?», a-t-elle lancé en comparant la somme de 30 millions de dollars au nombre de victimes des fusillades qui ont ensanglanté le pays depuis le début de l’année.
Dans son discours poignant, long de onze minutes, Emma Gonzalez s’est ensuite élevée contre le port d’armes. «Notre histoire sera racontée dans les manuels scolaires. Pas parce que nous serons juste une autre statistique sur les meurtres de masse aux États-Unis, mais parce que nous seront le dernier meutre de masse», a prévenu la jeune-fille. Et d’ajouter: «nous allons changer la loi».
Donald Trump évite le sujet des armes
Emma Gonzalez, en dernière année du lycée Marjory Stoneman Douglas situé dans la ville de Parkland, était cachée dans l’amphithéâtre de l’établissement quand Nikolas Cruz, 19 ans, a ouvert le feu dans les couloirs, faisant 17 morts dont une majorité d’adolescents, avant de s’enfuir en se mêlant à la foule. Interrogée par l’AFP après son discours, elle a déclaré: «le fait d’être autorisé à acheter des armes automatiques n’est pas une question politique, c’est une question de vie ou de mort».
Dans une allocution solennelle au lendemain de la fusillade, Donald Trump avait insisté sur les problèmes mentaux du tueur, ne disant rien sur le droit de posséder une arme garanti par le deuxième amendement de la Constitution, ni sur les armes semi-automatiques comme l’AR-15 utilisé par Cruz. Jeudi, le président américain, a expliqué s’adresser à une «nation en souffrance», mais n’a à aucun moment prononcé le mot «arme à feu» lors de sa courte allocution. Il a simplement appelé les citoyens américains à «répondre à la haine par l’amour et à la cruauté par la gentillesse». «Nous devons prêter attention au fait que ce n’est pas juste une question de problèmes mentaux. Il n’aurait pas été en mesure de tuer autant de personne avec un couteau», a déclaré la jeune Emma Gonzalez dans son discours.
Samedi, le président des États-Unis a pointé du doigt le FBI, éludant à nouveau la question des armes. Donald Trump a estimé que «le FBI n’avait pas su empêcher la fusillade parce qu’il était trop occupé à tenter de démontrer l’existence d’une collusion entre la Russie et son équipe de campagne pour l’élection présidentielle de 2016». Les services fédéraux ont reconnu vendredi avoir négligé des renseignements qui auraient pu leur permettre d’empêcher Nikolas Cruz de passer à l’acte. «Très triste que le FBI soit passé à côté de tous les signaux envoyés par le tireur de l’école en Floride. Ce n’est pas acceptable», a écrit Donald Trump sur Twitter. Dans un autre tweet, il a reproché aux démocrates qui réclament un durcissement du contrôle sur les armes à feu de ne pas l’avoir fait quand ils avaient la majorité au Congrès et que Barack Obama était à la Maison-Blanche.
Just like they don’t want to solve the DACA problem, why didn’t the Democrats pass gun control legislation when they had both the House & Senate during the Obama Administration. Because they didn’t want to, and now they just talk!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 17 février 2018
18e tuerie en milieu scolaire depuis le début de l’année
Armée d’un fusil d’assaut, un masque à gaz sur le visage et des grenades fumigènes à la main, Nicolas Cruz, 19 ans, est entré mercredi dans son ancien lycée de Parkland, avant de déclencher peu avant la fin des cours l’alarme incendie pour faire sortir les 3300 élèves de leur salle de classe. L’adolescent a tué 17 personnes et en a blessé 13 autres. Il s’est finalement rendu aux autorités, sans opposer de résistance et a été mis en examen pour 17 meurtres avec préméditation.