Vidéo. Le coup de com' de Macron qui invite à Tunis une franco-tunisienne rencontrée «par hasard»
Publié leCroisée à Clermont-Ferrand la semaine dernière, Maha Issaoui est présentée comme une passante lambda par l’Élysée. Mais son profil très politique et ses engagements militants font douter de la spontanéité de l’opération.
Une promesse qui a semble-t-il été tenue, puisqu’une vidéo a été postée mercredi soir sur le compte Twitter d’Emmanuel Macron, où l’on voit Maha Issaoui présente à bord de l’avion présidentiel, et en pleine discussion avec le chef de l’État. «Bon, vous voyez, vous avez bien fait de vous promener ce soir-là. (…) C’est le hasard qui a bien fait les choses», se réjouit-il. Sauf que, comme l’a relevé le HuffPost, plusieurs indices laissent penser que cette rencontre n’a, en réalité, rien de fortuite. En effet, la jeune femme en question est connue pour son engagement militant, notamment lors du printemps arabe.
Croisée dans les rues de Clermont-Ferrand, Maha intègre l’équipe le temps de ma visite d’État dans le pays où elle a grandi : la Tunisie. Le hasard fait bien les choses. pic.twitter.com/GnfLUzrOhP
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 31 janvier 2018
L’Élysée se défend de toute «mise en scène»
Ainsi, le quotidien Le Monde avait par exemple consacré un portrait à celle qui était encore étudiante, en 2011. On y apprenait alors notamment que la «jeune blogueuse de la génération Ben Ali (…) a participé à l’insurrection qui a abouti en moins d’un mois à la chute de l’ancien régime». En décembre dernier, c’est le journal La Montagne qui relatait l’ascension fulgurante de celle qui est «partie de presque rien dans une famille modeste», avant de finalement «(décrocher) un baccalauréat S mention “Très bien” et (de partir) à Tunis (s’inscrire) à la faculté de biologie (pour viser) le master et le doctorat».
Outre ces nombreux éléments de portrait – qui collent parfaitement à la philosophie du déplacement d’Emmanuel Macron -, le HuffPost a également repéré sur Facebook que Maha Issaoui a participé au «Tour de France de l’égalité» organisé par… la secrétaire d’État Marlène Schiappa, deux semaines avant sa rencontre supposément fortuite avec Emmanuel Macron. Ironie du sort: le préfet Jacques Brillant, qui était présent à cet événement, accompagnait également le chef de l’État lors de sa déambulation nocturne à Clermont-Ferrand. Contacté par le site d’information, l’Élysée se défend de toute «mise en scène» et plaide bien le «hasard».