Venezuela: Maduro et l’opposition tentent de renouer le dialogue

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Les pourparlers entre le président Nicolas Maduro et l’opposition qui demande son départ doivent débuter en République dominicaine, sans face-à-face direct dans un premier temps.

 

Leurs positions paraissaient irréconciliables. Le président du Venezuela, Nicolas Maduro, et l’opposition qui appelle depuis plusieurs mois à sa démission vont pourtant tenter de renouer le dialogue. Les pourparlers doivent démarrer mercredi en République dominicaine dans le cadre d’une médiation proposée par l’ex-chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero et le président dominicain, Danilo Medina. En profonde crise politique et économique, le pays a été secoué entre avril et juillet par des manifestations quasi quotidiennes qui ont fait 125 morts. L’annonce surprise a été officialisée mardi soir par le président Maduro lors d’une réunion de son cabinet retransmise à la télévision.

 

La Table de l’unité démocratique, qui regroupe l’ensemble des partis antichavistes, s’est par la suite limitée à confirmer une réunion mercredi avec le président dominicain. L’opposition prévient qu’il ne s’agit pas encore d’une reprise du dialogue mais d’une réunion «exploratoire». Les représentants des deux camps ne devraient d’ailleurs pas se rencontrer pour le moment. «L’invitation du président Danilo Medina ne représente pas le début d’un dialogue formel avec le gouvernement. Le temps des gestes symboliques est terminé. Pour entrer dans une véritable négociation, nous exigeons des actions immédiates qui démontrent une véritable disposition à résoudre les problèmes nationaux et qui ne servent pas à gagner du temps», écrit la coalition antichaviste.

Tentative avortée en octobre 2016

Ce n’est pas la première fois que les deux camps tentent de se parler. Un rapprochement avait déjà été entamé en octobre 2016, alors sous l’égide du Vatican et de l’Union des nations sud-américaines. Mais l’opposition avait gelé ces négociations en décembre et accusé le pouvoir de ne pas appliquer des accords déjà conclus sur un calendrier électoral et sur la libération d’opposants emprisonnés. Entre-temps, la situation s’est envenimée, notamment avec l’élection d’une Assemblée constituante le 30 juillet. Ses 545 membres sont tous des partisans du pouvoir, après le refus de l’opposition de participer au scrutin. Ils ont ensuite confisqué les prérogatives du Parlement, seule institution contrôlée par l’opposition.

 

À la mobilisation de la rue des derniers mois s’était ajoutée une intense pression diplomatique sur Caracas, doublée de sanctions financières américaines. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a d’ailleurs appelé les deux camps à profiter de l’opportunité qui leur était offerte. «C’est une bonne nouvelle, dont j’espère qu’elle se traduira très vite par des gestes concrets sur le terrain», a commenté le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui avait le premier évoqué mardi la possible reprise de dialogue à l’issue d’une rencontre à Paris avec le chef de la diplomatie vénézuélienne, Jorge Arreaza Montserrat.

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