Une vipère sème la zizanie entre Israël et l'Autorité palestinienne

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Ramallah entend porter plainte devant la 14ème conférence des Nations-Unies sur la biodiversité après que ce long reptile a été proclamé « serpent national » lors d’une consultation menée en Israël.

Israël a fait de la vipère de Palestine, qu’elle appelle en hébreu «serpent des terres d’Israël» ou «vipère commune», son serpent national. Le reptile a été désigné à l’issue d’un vote en ligne organisé par l’autorité des parcs et de la nature. Le long serpent à la morsure mortelle a devancé le Demansia vestigiata qui partait pourtant de l’avis des spécialistes favori. Lors d’une précédente consultation, le héron avait été désigné oiseau national et, l’an dernier, un obscur scorpion local avait remporté une compétition entre arachnides. Ce petit jeu n’a en tous cas pas échappé à la vigilance des voisins palestiniens, qui y voient une manœuvre pour s’approprier sa faune. L’Autorité palestinienne a décidé de monter au créneau et de donner une dimension internationale à l’affaire.
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Elle va déposer plainte devant la 14e Conférence des Nations-Unies sur la biodiversité qui débute ce samedi à Charm el-Cheikh,en Égypte, au motif que l’État hébreu s’empare d’un «symbole de la diversité palestinienne». L’un des arguments avancés par les Palestiniens est que le serpent de Palestine a été scientifiquement classé sous le nom latin de Daboia palaestinae par le zoologiste et explorateur autrichien Franz Werner sous le mandat britannique en 1938, soit dix ans avec la création d’Israël.
L’olivier et le falafel
«Plusieurs pays partagent souvent certaines espèces d’animaux ou d’oiseaux, comme par exemple le Berger allemand qui est très répandu dans la plupart des pays du monde, bien qu’il ait été découvert pour la première fois en Allemagne. Il a néanmoins conservé le même nom» a déclaré Imad al-Atrash, directeur exécutif de la Palestine Wildlife Society, au site Al-Monitor. «Le fait qu’Israël change le nom de la vipère de Palestine est très irrespectueux. Ce n’est pas la première fois qu’Israël vole un symbole national palestinien qui exprime la biodiversité et le patrimoine palestinien. Dans le passé, Israël a revendiqué l’olivier comme son arbre et le falafel comme son plat» a renchéri Adalah al-Atira, la responsable du bureau de l’environnement palestinien. Elle a appelé les forums scientifiques et environnementaux internationaux à boycotter le nom israélien attribué à la bestiole.
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On trouve des nids de Daboia palaestinae en Cisjordanie mais aussi en Israël et dans plusieurs pays du Proche-Orient. Le reptile mesure un bon mètre en moyenne, possède trois crocs et a des taches sombres sur sa peau luisante. Il est à l’origine de l’écrasante majorité des morsures venimeuses dans la région et crache son venin indistinctement sur des Israéliens et des Palestiniens. Chaque année, quelque 300 personnes sont soignées en urgence. Les décès sont rares en raison de l’existence d’un contrepoison mais le coût du sérum est élevé. Mis au point en Israël, il coûte plus de 1 300 euros la dose.

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