Une jeune iranienne envoyée en prison pour avoir dansé sur Instagram
Publié leOn ne badine pas avec la morale en Iran. Maedeh Hojabri, une gymnaste de 18 ans est passée par la case prison pour avoir posté sur Instagram des vidéos d’elle en train de danser et sans le voile réglementaire sur la tête. Sur la toile, les internautes ont été nombreux à la soutenir. Les détails.
Détenue en prison pour avoir posté des vidéos d’elle en train de danser dans sa chambre sur Instagram, la jeune fille libérée sous caution, a dû formuler des excuses publiques à la télévision ce vendredi 6 juillet.
Après son arrestation, Maedeh Hojabri, en larmes, a été sommée de s’expliquer à la télévision d’Etat sur les raisons qui l’ont poussé à mettre en ligne une vidéo d’elle en train de danser.#NousSommesLeursVoix pic.twitter.com/f94z9crZVR
— Anton Struve ? (@AntonStruve) 8 juillet 2018
Dans cette interview, et semble-t-il sous la contrainte, la jeune danseuse explique n’avoir jamais eu l’intention de choquer ou d’aller à l’encontre de la morale du pays. Elle a déclaré avoir simplement posté ces vidéos pour gagner des followers.
Sur sa page Instagram créée en mars dernier, Maedeh Hojabri compte plus de 50.000 abonnés et environ 300 publications. Maedeh n’est pas la seule jeune fille à avoir été arrêtée pour ses activités sur les réseaux sociaux, d’après le journal iranien en ligne Shabooneh, trois autres jeunes filles sont passées derrière les barreaux pour les mêmes raisons avant d’être libérées sous caution.
En Iran, les libertés individuelles continuent encore d’être malmenées. En février dernier, une trentaine de femmes avaient été arrêtées pour avoir manifesté leur volonté d’enlever le hijab obligatoire. Depuis la révolution islamique de 1979, la police de la morale veille à ce que celle-ci soit respectée sur tout le territoire.
Envoyés en prison pour délit de bonheur ?
Ce n’est pas la première fois, que des jeunes iraniens font les frais de la police de la morale. En 2014, six femmes et hommes avaient été arrêtés et envoyés en prison pour être apparus dans le clip de Pharrell Williams, le tube planétaire »Happy ».
Désormais en liberté parce que sa peine a été suspendue trois ans, la jeune femme qui était condamnée à 4 ans de prison et 80 coups de fouets a tenu a remercier ses followers et toutes les personnes qui l’ont soutenues sur les réseaux sociaux.
Des soutiens en danse sur les réseaux sociaux
Depuis quelques jours, les femmes du monde entier et les Iraniennes ont envahi la toile de vidéos d’elles en train de danser pour soutenir la jeune Maedeh.
Beyaz Çarşamba eylemini yapan İranlı kadınlar yine özgürlükleri için eylemde!
18 yaşındaki Maedeh Hozhabri’nin paylaştığı dans videoları nedeniyle tutuklanması sonrası İranlı kadınlar sosyal medya hesaplarından dans videoları paylaşıyor ?#مائده_هژبری#برقص_تا_برقصیم pic.twitter.com/Jq1MXPe8Iy
— Kadın Meclisleri (@kadinmeclisleri) 9 juillet 2018
#freeIran #FreeMaede #MaedehHojabri
ما همه #مائده_هژبری هستیم..عمریست #رقص و #زنانگی و #شادی و #هنر را بر ما #زنان حرام کردن
Free Maedeh https://t.co/1ieBqB7w4x via @YouTube— Saharvash (@saharvash) 9 juillet 2018
Solidarity with teenage dancer #MaedehHojabri Iranian women’s are uploading their own dancing videos.
Maedeh Hojabri, who was arrested and forced to confess on TV because she posted videos of herself dancing. pic.twitter.com/tIEhfXJtil
— Ashraf Sherjan (@ASJBaloch) 8 juillet 2018
Si elle a présenté ses excuses en public, Maedeh n’a pas l’air de vouloir abandonner sa passion. Après sa sortie de prison et son passage à la télévision, la jeune brune a demandé à ses abonnés: « Qui souhaite danser avec moi? »