Trump veut la fin de la loterie des cartes vertes

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Donald Trump a annoncé, au début du mois de novembre, vouloir mettre fin à la loterie d’attribution des cartes vertes qui donnent droit de s’installer aux États-Unis, l’auteur de l’attentat meurtrier à New York ayant bénéficié de ce système.

« Je lance aujourd’hui le processus d’interruption du Programme de loterie de visas de diversité », a déclaré à la Maison-Blanche le président américain. Il s’est dit prêt à « œuvrer immédiatement avec le Congrès » dans cet objectif.

Ce tirage au sort offre chaque année l’espoir du rêve américain à des millions d’étrangers qui y sont candidats, même si les heureux élus ne sont que 50.000.

Mardi un homme d’origine ouzbèke, au volant d’une camionnette, a volontairement fauché une vingtaine de cyclistes et piétons à Manhattan, faisant huit morts.

Avant même une confirmation des responsables de l’enquête, Trump a déploré sur Twitter que ce suspect radicalisé ait obtenu son permis de résident permanent en Amérique par cette voie aléatoire.

« Nous militons avec force en faveur d’une immigration basée sur le mérite (nous ne voulons) plus de systèmes démocrates à la loterie. Nous devons être BIEN PLUS fermes (et plus malins) », a écrit le président.

Donald Trump s’en est pris à Chuck Schumer, chef de l’opposition démocrate au Sénat, l’un des promoteurs de ce programme en vigueur depuis une vingtaine d’années et qui est depuis longtemps dans la ligne de mire des républicains.

L’intéressé s’est défendu dans un communiqué mercredi. « J’ai toujours cru et je continue à croire que l’immigration est une bonne chose pour l’Amérique », a réagi Schumer.

« Le président Trump, plutôt que de politiser et de diviser les États-Unis, ce qu’il semble toujours faire en des temps de tragédie nationale, devrait se concentrer sur la véritable solution, le financement antiterroriste, qu’il a proposé de réduire dans son dernier budget », a ajouté le ténor démocrate.

50.000 chances par an

Le système d’attribution aléatoire des cartes vertes favorise les pays avec un taux d’émigration en Amérique relativement bas sur les cinq années précédentes. Une grosse moitié de ces visas sont attribués à l’Afrique.

Les gagnants doivent justifier d’un niveau d’études équivalant au bac ou de deux années d’emploi à un poste nécessitant une formation.

De telles mesures existent depuis un demi-siècle, mais Trump et ses alliés se déchaînaient mercredi précisément contre le Programme de loterie de visas de diversité adopté dans le cadre de l’Immigration Act de 1990, entré en vigueur en 1995.

Même si Chuck Schumer a en effet beaucoup œuvré pour cette mesure, la loi générale l’incluant a été votée par des démocrates et des républicains, puis signée par le président George Bush senior.

Une étude officielle en 2007 n’a pas établi de menace particulière à la sécurité nationale émanant de bénéficiaires de ce programme censé élargir le métissage d’un pays fondé par des colons.

Loterie : danger non prouvé

Un rapport du Congrès de 2011 n’avait pas non plus tranché, citant simplement le cas d’un Égyptien qui avait tué deux personnes par balle en 2002 à l’aéroport de Los Angeles, après que sa femme eut reçu un permis de résidence à la loterie.

Reste que l’attentat de New York vient apporter de l’eau au moulin de Donald Trump, qui a remporté la Maison-Blanche sur des promesses de resserrement des frontières.

Le président a ensuite rencontré les plus grandes difficultés, signant trois versions successives de décrets anti-immigration suspendus tour à tour par des juges.

En plus de se voir reprocher de cibler de façon discriminatoire les musulmans, les décrets présidentiels ont été critiqués sur leur efficacité voulue : depuis les attentats du 11 septembre 2001, les attaques les plus graves aux États-Unis ont été commises soit par des Américains, soit par des ressortissants ne provenant pas des pays visés par ces décrets migratoires.

L’Ouzbek de 29 ans qui a endeuillé Manhattan, identifié comme Sayfullo Saipov, est arrivé aux États-Unis en 2010. L’Ouzbékistan ne fait pas partie des pays ciblés par Trump, qui a ordonné quelques heures après l’attaque un renforcement du filtrage aux frontières.

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