Trump écarte son directeur de la communication après seulement 10 jours à la Maison-Blanche

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À peine nommé directeur des communications, le financier new-yorkais Anthony Scaramucci, connu pour son verbe outrancier, est écarté par le nouveau secrétaire général, chargé de mettre de l’ordre.

John Kelly, jusqu’ici ministre de la Sécurité Intérieure, a prêté serment lundi matin 31 juillet dans son nouveau rôle de «chief of staff», ou secrétaire général de la présidence. Lors de la première réunion qui a suivi avec le personnel de la Maison-Blanche, cet ancien général de 67 ans a clairement indiqué qu’il était désormais responsable de la bonne marche de l’administration présidentielle.

Moins de deux heures plus tard, un premier trublion a fait les frais de cette nouvelle discipline: Anthony Scaramucci, 53 ans, nommé il y a tout juste dix jours directeur des communications de la présidence par Donald Trump. Son éviction éclair a été exigée par le nouveau boss. Un communiqué de deux lignes de la Maison-Blanche suggère qu’il ne sera pas recasé dans une autre fonction: Scaramucci «a estimé qu’il valait mieux donner une page blanche au nouveau secrétaire général et lui permettre de nommer sa propre équipe. Nous lui souhaitons bon vent».

L’ironie de la situation saute aux yeux. Le matin même, Donald Trump affirmait qu’il n’y a «pas de chaos à la Maison-Blanche». L’arrivée de Scaramucci avait pourtant exacerbé les tensions, au point de provoquer, coup sur coup, les départs du porte-parole, Sean Spicer, puis du «chief of staff», Reince Priebus. Dans un appel mercredi dernier à un journaliste du New-Yorker, le directeur des communications avait traité Priebus de «schizophrène paranoïaque» et accusé le conseiller stratégique, Steve Bannon, de «promouvoir sa propre marque sur le dos du président», le tout avec force jurons.

Ce Scaramouche au verbe fleuri se flattait de ne répondre qu’au président, qui récompensait en le nommant ses prestations télévisées en sa défense. Mais le manque de contrôle devient un problème lorsqu’on parle au nom de la Maison-Blanche. Scaramucci ressemblait sans doute trop à Trump, qui n’aime pas qu’on lui fasse de l’ombre dans les médias. Or, l’éphémère directeur n’avait de cesse de se faire remarquer.

Parti en guerre contre les auteurs de «fuites», il avait promis «de tous les virer», incluant Priebus dans la liste, sans preuve à l’appui. Il avait licencié un responsable des relations avec le Congrès, Marc Short, en l’annonçant au journal Politico avant de parler à l’intéressé. Il avait aussi dénoncé la publication de sa situation financière, demandant l’intervention du FBI et du ministère de la Justice, alors qu’elle est d’accès public.

Surnommé «the Mooch» à cause de la consonance de son nom (le terme désigne un profiteur, un «tapeur»), le riche financier new-yorkais avait vendu ses parts dans le fonds d’investissement qu’il avait créé, SkyBridge Capital, afin de pouvoir entrer dans l’Administration. Il avait été pressenti pour plusieurs fonctions au gouvernement, et dernièrement pour un poste d’ambassadeur à l’OCDE qui pourrait finalement lui échoir. Reince Priebus, qui avait bloqué pendant six mois son entrée à la Maison-Blanche, doit savourer sa revanche éclair.

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