Terrorisme: le frère de Mohamed Merah passe devant la Cour d’assises spéciale de Paris le 2 octobre

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La Cour d’assises spéciale de Paris jugera, à partir de lundi 2 octobre, pour complicité le frère de Mohamed Merah, l’auteur des tueries perpétrées en mars 2012, au nom du Jihad ayant fait sept morts, dont trois enfants.

Abdelkader Merah, 35 ans, est accusé d’avoir «sciemment» facilité la préparation du carnage commis par son frère à Toulouse et Montauban (sud-ouest), en l’aidant notamment à voler le scooter qu’il avait utilisé lors des faits. Comme son frère, il était connu des services antiterroristes pour être proche de la mouvance islamiste radicale toulousaine.

Tout en soulignant la proximité idéologique et religieuse des deux frères, les juges d’instruction ont relevé leurs contacts soutenus les jours précédant les tueries, concluant que l’accusé ne pouvait «ignorer l’orientation jihadiste de son frère qu’il avait contribué à forger».

Aux côtés de Abdelkader Merah, comparaîtra un autre accusé, Fettah Malki, 34 ans, qui aurait avoué avoir fourni à Mohamed Merah un gilet pare-balles, un pistolet-mitrailleur «Uzi» et des munitions utilisés par le tueur. Les deux accusés reconnaissent la matérialité des faits, mais contestent avoir été au courant des intentions criminelles de Mohamed Merah.

Au cas où leur culpabilité est définitivement établie, Abdelkader Merah risque la réclusion criminelle à perpétuité et Malki, vingt ans de prison.

Les 11 et 15 mars 2012, Mohamed Merah a, tout en filmant ses actes à bord d’un puissant scooter, abattu de sang-froid trois militaires, parmi lesquels le franco-marocain Imad dont la mère, Latifa Ibn Ziaten, 57 ans, parcourt, depuis, la France et se déplace même au-delà notamment pour parler aux jeunes dans les cités, les écoles, les prisons, pour les convaincre de ne pas tomber dans «une secte terroriste».

Quatre jours plus tard, Mohamed Merah pénètre dans une école juive à Toulouse et tue un professeur de religion et ses deux fils avant de faire feu, à très courte distance, sur une petite fille.

Le tueur se réfugie alors dans un appartement où il résiste durant 32 heures au siège qui lui est imposé avant que le RAID, unité d’élite de la police française, ne donne l’assaut, le 22 mars, vers 11H30, et l’abatte. Les attaques ont été revendiquées par le groupe jihadiste Jund al Khalifat, affilié à Al-Qaïda.

Preuve de l’engouement qu’il suscite, 139 journalistes sont accrédités pour couvrir le procès auquel participeront 49 témoins et 11 experts devant 23 avocats et 232 parties civiles.

Depuis les tueries de Mohamed Merah, une vague d’attentats sans précédent a endeuillé la France faisant 239 morts, notamment dans les attaques de janvier 2015 contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, du 13 novembre à Paris et Saint-Denis et du 14 juillet 2016 à Nice.

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