Syrie: les forces en présence dans la bataille entre la Turquie et les Kurdes

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La Turquie a ouvert un nouveau front dans le conflit syrien en lançant une offensive dans le nord-est contre les forces kurdes, allié de longue date de Washington dans la lutte antijihadistes et qui contrôle de vastes régions du pays en guerre. Qui sont les différents belligérants engagés dans cette bataille?


La Turquie a lancé mercredi l’opération « Source de paix » dont l’objectif est d’éloigner de sa frontière la principale milice kurde de Syrie, les Unités de protection du peuple (YPG).

L’aviation d’Ankara est engagée dans la bataille. Depuis plusieurs jours, renforts et véhicules blindés ont été dépêchés à la frontière.

L’ANS aux côtés dAnkara

Ankara peut aussi compter sur 18.000 combattants syriens de l’Armée nationale syrienne (ANS), une coalition de factions rebelles directement financée et entraînée par la Turquie, selon le porte-parole d’un de ces groupes.

 

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Ces insurgés combattaient autrefois le régime de Bachar al-Assad. Mais, avec l’évolution du conflit et l’affaiblissement de la rébellion, les liens avec la Turquie se sont resserrés.

Désormais, leur engagement se fait principalement aux côtés de la Turquie dans la lutte contre les forces kurdes.

Ces groupes ont déjà participé à l’offensive turque ayant permis à Ankara en mars 2018 de reconquérir l’enclave kurde d’Afrine (nord-ouest), au prix de combats meurtriers.

Outre les fusils automatiques de type Kalachnikov, ces supplétifs syriens disposent de lances-roquettes RPG, ou encore de canons d’artillerie.

Les FDS aux côtés des USA

 

La milice kurde des YPG constitue l’épine dorsale d’une coalition de combattants kurdes et arabes appelée les Forces démocratiques syriennes (FDS), formée en octobre 2015.

Les FDS rassemblent des factions armées hétéroclites issues des tribus arabes de l’est syrien (tribu sunnite des Chaïtat) ou encore des minorités chrétiennes, comme le Conseil militaire syriaque.

 

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Ces dernières années, cette alliance a été le fer de lance en Syrie de la lutte contre le groupe Etat islamique (EI). Elle a annoncé avoir perdu 11.000 hommes dans les combats contre les jihadistes.

Aguerries au combat, les FDS ont bénéficié de l’entraînement et de l’armement fourni par Washington, mais aussi du soutien d’une coalition internationale emmenée par les Etats-Unis, qui regroupe notamment la France et la Grande-Bretagne.

 

Dépourvues désormais de l’appui aérien de la coalition dont elle jouissait dans les batailles anti-EI, les FDS se retrouvent aujourd’hui affaiblies face à la force de frappe aérienne turque.

Elles ont appelé les Etats-Unis et la coalition à instaurer une « zone d’exclusion aérienne » dans la zone visée par Ankara.

Avant le début de l’offensive turque, des unités des YPG s’étaient retirées de certaines positions frontalières en vertu d’un accord conclu entre Washington et Ankara.

Elles avaient été remplacées par des « conseils militaires », de forces locales officiellement indépendantes des FDS mais entraînés par la coalition internationale. Ces conseils luttent aujourd’hui aux côtés des FDS.

 

Pas de retrait des troupes US

 

Donald Trump avait annoncé fin 2018 le retrait des troupes américaines de Syrie, alors estimées à environ 2.000 hommes, en grande partie des forces spéciales. Mais Washington était revenue sur sa décision, notamment à la demande du Pentagone.

 

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En début de semaine, c’est un redéploiement de troupes américaines stationnées à la frontière qui a ouvert la voie à l’offensive de la Turquie.

Entre 50 et 100 membres des forces spéciales américaines ont été transférés de la frontière vers d’autres bases à l’intérieur des territoires kurdes, selon un haut responsable à Washington.

D’après les médias turcs, Ankara envisage dans un premier temps de prendre le contrôle d’une bande territoriale longue de 120 km et profonde d’une trentaine de km, allant de la ville frontalière de Ras al-Aïn à celle de Tal Abyad.

Les forces kurdes contrôlent de vastes pans de territoires dans le nord et l’est de la Syrie, équivalent à près de 30% du pays en guerre.

Dans ces régions, la coalition internationale dispose toujours de plusieurs bases et positions, où sont notamment stationnées des forces françaises.

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