Sans les aides sociales, plus d'un Français sur cinq vivrait sous le seuil de pauvreté

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Après avoir lancé le débat sur les aides sociales qui «coûtent un pognon de dingue», Emmanuel Macron présentera le 13 septembre son Plan pauvreté. Dans une étude publiée ce vendredi, le ministère de la santé fait le point sur le poids des minima sociaux et des prestations sociales. En voici les six chiffres clés à retenir.
8,9 millions de personnes vivaient en 2015 sous le seuil de pauvreté en France, soit 14,2% de la population. Pour ces ménages, dont le niveau de vie est inférieur à 1015 euros par mois, les prestations sociales dans leur ensemble représentent 41% de leur revenu en moyenne (14% d’allocations logement, 13% de minima sociaux, 11% de prestations familiales et 2% de prime pour l’emploi et RSA activité).
-Les prestations sociales réduisent le taux de pauvreté de 8,1 points. Elles permettent de contenir le taux de pauvreté à 14,3% alors que, sans cela, il serait de 22,4%. L’effet de la redistribution est particulièrement marqué pour les familles monoparentales (-19,6 points pour celles avec au moins 2 enfants), pour les personnes de moins de 20 ans (-13,1 points) et pour les personnes en situation de handicap (-11,8 points). Les prestations familiales, les aides au logement et les minima sociaux réduisent d’environ 2 points chacun le taux de pauvreté.
760 euros mensuels d’aide pour une personne seule sans ressources, 156 euros pour un smicard. Une personne seule sans revenu d’activité, locataire de son logement, perçoit 760 euros mensuels de prestations sociales, soit 491 euros de RSA (y compris 13 euros de prime de Noël, en moyenne dans l’année) et 269 euros d’allocations logement. En revanche, avec un revenu d’activité égal à un Smic net (soit 1152 euros mensuels), une personne seule perçoit 156 euros mensuels au titre des prestations sociales: 14 euros d’allocations logement et 142 de prime d’activité. Ses ressources atteignent donc 1307 euros mensuels.
4,15 millions de personnes étaient allocataires de minima sociaux fin 2016 (RSA, AAH, minimum vieillesse, ASS, etc.). Avec les conjoints et les personnes à charge, 7 millions de personnes sont couvertes, soit 11% de la population. En termes de dépenses, cela représente 26,2 milliards d’euros (1,2% du PIB). Pour la première fois depuis la crise de 2008, le nombre d’allocataires des minima sociaux diminue (-1,8% en 2016), principalement en raison de la baisse du nombre d’allocataires du RSA (-4,3% en 2016) et de l’ASS (-3,9%), deux minima particulièrement sensibles à la situation du marché du travail.
12% des bénéficiaires du RSA étaient salariés, fin 2015. Parmi eux, 32% sont en CDI, 22% en CDD, 16% salariés de particulier employeur, 11% en emploi aidé. 64% travaillent à temps partiel. Ce chiffre va à l’encontre de l’idée reçue selon laquelle les minima sociaux dissuadent de travailler, note la Drees.
20% des allocataires du RSA y sont depuis 10 ans. La persistance dans les dispositifs reste forte: 20% des bénéficiaires du RSA ont passé les dix dernières années dans les minima sociaux et 49% au moins les 4 dernières années.
 

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