Le prince milliardaire saoudien Al-Walid "pardonne" l'épreuve du Ritz

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Le prince milliardaire saoudien Al-Walid ben Talal a affirmé avoir tout « pardonné » à ceux qui l’ont détenu, au nom de la lutte contre la corruption, pendant près de trois mois dans l’hôtel de luxe Ritz-Carlton à Ryad.
Dans une interview à Bloomberg TV diffusée mardi, il a aussi balayé les spéculations selon lesquelles il aurait perdu le contrôle de ses biens en échange de sa liberté.
Al-Walid ben Talal figurait sur une liste de quelque 350 personnalités -dont des princes, des hommes d’affaires et des ministres- détenues dans le cadre d’une campagne de lutte contre la corruption initiée par son cousin, le jeune et puissant prince héritier Mohammed Ben Salmane.
Arrêté début novembre, le prince Al-Walid a été libéré de sa prison dorée fin janvier à la suite d’un accord financier secret avec les autorités.
« Je ne suis pas une personne qui dira: +je pardonne mais je n’oublie pas+. Je dis: +je pardonne et j’oublie en même temps+ », a déclaré Al-Walid ben Talal.
Il a refusé de divulguer les termes de l’arrangement ayant conduit conduit à sa libération, le qualifiant d' »accord confidentiel et secret ».
Mais il a assuré que l’accord le laisse libre de faire des affaires avec une « culpabilité zéro » et des « conditions zéro ».
Il a ainsi affirmé qu’il contrôlait toujours son groupe Kingdom Holding et qu’il s’employait avec des conseillers, dont la banque Goldman Sachs, à mobiliser des investissements allant jusqu’à 3 milliards de dollars.
La détention du prince Al-Walid, l’un des hommes les plus riches du monde, avait suscité une vive émotion dans les entreprises qui le considèrent comme un investisseur majeur.
« Certains dans le monde des affaires se demandent: +Qu’est-ce qui se passe?+. Je leur dis que tout est normal et que nous fonctionnons comme avant », a-t-il assuré. « Nous les invitons à venir ici pour (…) constater que la vie est revenue à la normale ».
« Nous allons continuer à investir en Arabie saoudite. Je suis né en Arabie saoudite et je mourrai en Arabie saoudite », a-t-il dit.
Le prince Al-Walid a par ailleurs nié avoir été soumis à des mauvais traitements lors de sa détention. « Je n’ai jamais été torturé », a-t-il assuré. « En fait, j’ai eu le meilleur traitement. Les médecins venaient deux fois par jour. Nous avions le meilleur service, la meilleure nourriture, le meilleur de tout ».
La grande majorité des suspects arrêtés en novembre ont été libérés à la suite d’arrangements financiers avec les autorités.
Selon le procureur général saoudien Saoud Al Mojeb, les accords conclus avec certains suspects vont permettre aux autorités de récupérer plus de 400 milliards de riyals (86 milliards d’euros), remboursés sous forme d’avoirs immobiliers, commerciaux, en titres et en espèces.

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