Un prêtre philippin enlevé en mai par des islamistes libéré

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Un prêtre catholique enlevé par des jihadistes qui se réclament de Daech et ont occupé il y a près de quatre mois une partie de Marawi, ville du sud des Philippines, est désormais libre, ont annoncé lundi les autorités.

Le père Teresito Suganob a fait une apparition lors d’une conférence de presse organisée au quartier général de l’armée à Manille. Il a recouvré la liberté tard samedi quand les troupes ont pris le contrôle du centre de commandement des islamistes dans une mosquée de Marawi. « Merci, je prie pour vous, que Dieu vous bénisse tous. Priez pour moi, pour que je m’en remette », a dit le « père Chito » comme il est surnommé, en souriant devant les journalistes.

Témoignant qu’il n’avait pas perdu son sens de l’humour, le père Suganob, qui portait une barbe mais ne semblait pas mal nourri, a lancé: « je suis fort physiquement et je suis beau. C’est tout pour l’instant ».

Le 23 mai, des centaines d’islamistes armés avaient semé le chaos à Marawi, se retranchant dans certains quartiers de cette grande ville musulmane. D’après les autorités, il s’agissait d’une tentative d’instaurer un califat inspiré de celui créé par l’EI en Syrie et en Irak.

Depuis, plus de 800 personnes ont été tuées et des quartiers entiers de Marawi ont été détruits dans les combats. Les islamistes résistent à une campagne de bombardements soutenue par les Etats-Unis.

Le « père Chito » avait été enlevé avec une dizaine de paroissiens dans une cathédrale de Marawi au premier jours des combats. Les islamistes avaient par la suite publié une vidéo de la mise à sac de la cathédrale, exigeant du président Rodrigo Duterte qu’il rappelle les troupes et mette fin à l’offensive de l’armée.

Le prêtre avait alors dit que les islamistes détenaient 240 « prisonniers de guerre », dont des enseignants, des charpentiers, des ouvriers, pour la plupart des chrétiens et des membres des tribus locales.  « Nous voulons vivre un jour de plus. Nous voulons vivre un mois de plus », disait-il sur la vidéo.

Un otage ayant réussi à prendre la fuite a raconté aux autorités que le « père Chito » avait été forcé par les jihadistes de leur servir de cuisinier, avait dit en juillet le lieutenant-colonel Jo-ar Herrera, alors porte-parole de l’armée. C’était l’un des nombreux témoignages sur le fait que les jihadistes forçaient leurs otages à travailler comme esclaves.

D’après un bilan publié lundi par le porte-parole de l’armée, le général Restituto Padilla, 673 islamistes, 47 civils et 149 soldats sont morts dans les affrontements. Entre 40 et 60 otages sont toujours aux mains des jihadistes, a poursuivi le général, ajoutant que certains étaient forcés de combattre dans les rangs islamistes.

L’armée estime que les combattants islamistes sont environ 80, mais ce chiffre pourrait comprendre des otages.

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