Plainte à l’ONU contre l’Espagne après le rapatriement d’un opposant algérien

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Le siège de l'ONU. © DR.

Les avocats espagnols de l’ancien militaire algérien Mohamed Benhalima ont déposé plainte contre l’Espagne devant l’ONU après le rapatriement en mars de cet ex-caporal, en dépit des risques de torture que celui-ci courait à retourner dans son pays.

La plainte, dont l’AFP a obtenu une copie jeudi, a été déposée début août par l’avocat Eduardo Gómez Cuadrado devant le Comité contre la torture de l’ONU.

« Le gouvernement espagnol a manœuvré en secret pour obtenir le rapatriement de Benhalima malgré les risques de torture qu’il pouvait courir en revenant en Algérie », peut-on lire dans la plainte.

La loi espagnole « interdit l’extradition d’une personne si elle court le risque d’être torturée ou maltraitée, mais aussi en cas de menace d’exécution d’une peine de mort », poursuit le texte.

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Le Comité contre la torture, fondé en 2000, milite pour contraindre les autorités à enquêter sur les mauvais traitements infligés par les forces de sécurité et à prendre des mesures pour y mettre fin. Formé par un groupe d’experts indépendants qui s’assure du respect de la convention contre la torture, le comité édite des rapports qui ne sont pas contraignants.

« Ce que nous demandons, c’est que l’Espagne ouvre une enquête sur le type d’intérêt que [Madrid] pouvait avoir pour expulser Benhalima de façon aussi grossière », a déclaré à l’AFP Alejandro Gamez, un autre avocat de l’ancien militaire.

Par ailleurs, a poursuivi le conseil, l’Espagne a bafoué le principe de non-discrimination en mélangeant « délibérément les termes arabe, musulman, radical, islamiste et terroriste pour donner l’impression » que Benhalima était « dangereux » et encourager son expulsion.

Le gouvernement espagnol a extradé en mars Benhalima, ex-caporal de 32 ans qui avait fui l’Algérie en septembre 2019 après avoir pris part au Hirak, le mouvement de contestation anti-régime qui avait notamment poussé à la démission l’ancien président Abdelaziz Bouteflika.

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Arrivé en Espagne, il y avait demandé l’asile et avait été condamné par contumace en mars de 2021 en Algérie à 10 ans de prison pour rébellion.

Il se trouve derrière les barreaux depuis son retour en Algérie.

Cette expulsion a eu lieu dans un contexte de tensions diplomatiques entre l’Espagne et l’Algérie depuis que Madrid a soutenu vendredi pour la première fois publiquement la proposition marocaine d’autonomie du Sahara, à laquelle s’oppose Alger, qui soutient les indépendantistes sahraouis du Front Polisario.

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