Pas de répit à Gaza, l’offensive diplomatique s’intensifie

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Deux jeunes Palestiniens assis parmi les décombres de leur maison, détruite lors des frappes aériennes israéliennes sur Gaza, le 18 mai 2021. (Photo par MOHAMMED ABED / AFP)

L’offensive de la communauté internationale s’intensifie mardi pour tenter de faire cesser les bombardements de l’armée israélienne sur Gaza et les salves de roquettes palestiniennes sur Israël, sans signe d’accalmie après une semaine d’escalade meurtrière.

Depuis le début de ce nouveau cycle de violences entre l’Etat hébreu et des groupes palestiniens de Gaza le 10 mai, au moins 223 personnes, en grande majorité des Palestiniens, ont été tuées.

Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir une quatrième fois en urgence mardi, alors que les Etats-Unis refusent toujours l’adoption d’une déclaration appelant à « une cessation des violences ».

Le président américain Joe Biden, accusé par son camp de manque de fermeté face à Israël, a exprimé lundi son soutien à un « cessez-le-feu », lors d’un nouvel entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Mais sur le terrain, les protagonistes restent sourds à ces appels. « Notre ligne est de continuer à frapper les cibles terroristes », martelait lundi M. Netanyahu.

En matinée, les raids se sont poursuivis sur l’enclave palestinienne, après une nouvelle nuit d’intenses frappes à Gaza, où les déflagrations ont embrasé le ciel, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Les bombardements de la veille avaient notamment touché les bureaux à Gaza du Croissant-Rouge qatari ainsi que la seule clinique pratiquant des dépistages du Covid dans l’enclave minée par la pauvreté et sous blocus israélien depuis près de 15 ans.

L’armée israélienne a recensé 90 tirs de roquettes à partir de Gaza entre lundi soir et mardi matin en direction du territoire israélien, et attaqué « 65 cibles terroristes » dans cet étroit territoire de deux millions d’habitants.

Depuis le 10 mai, 3.440 roquettes ont été tirées, interceptées à environ 90% par le système de défense anti-aérien israélien, selon cette source.

 

– « Terrifiante » –

 

« Ils ont détruit notre maison de deux étages, je ne sais pas pourquoi ils nous ont ciblé! C’était une nuit terrifiante et violente », a témoigné auprès de l’AFP Nazmi al-Dahdouh 70 ans, un habitant de l’ouest de la ville de Gaza.

Les missiles israéliens ont laissé par endroits des cratères dans la chaussée et fortement endommagé le réseau électrique, plongeant de nouveau Gaza dans la quasi obscurité.

A la crise sécuritaire s’ajoute le risque d’une crise humanitaire, avec près de 40.000 Palestiniens déplacés et 2.500 personnes qui ont perdu leur maison dans les bombardements.

L’ONU a salué l’ouverture annoncée par Israël du point de passage de Kerem Shalom vers Gaza pour que l’aide humanitaire puisse être acheminée. Les autorités israéliennes n’ont pas précisé dans l’immédiat quand il ouvrirait, ni pour combien de temps.

Depuis le début des hostilités, le 10 mai, 213 Palestiniens ont été tués à Gaza dont au moins 61 enfants, et plus de 1.440 blessés, selon un bilan palestinien.

Côté israélien, 10 personnes ont été tuées, dont un enfant, et 294 blessées après des tirs de roquettes.

 

Lire aussi. Israël-Gaza: Macron et Sissi travaillent à une médiation, avec la Jordanie

 

Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza, a menacé de tirer de nouvelles roquettes en direction de Tel-Aviv si l’aviation israélienne ne cessait « pas de cibler des civils », tandis que ses missiles se sont abattus par dizaines sur le sud d’Israël.

L’armée dit avoir ciblé ce qu’elle appelle « le métro », des tunnels souterrains qui permettent selon Israël au mouvement islamiste de faire circuler ses munitions ainsi que les maisons de commandants du Hamas, affirmant que certaines servaient à « stocker des armes ».

 

– Diplomatie « discrète » –

 

En Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, le président Mahmoud Abbas a plaidé devant l’émissaire américain Hady Amr pour une « intervention » de Washington.

La porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki a défendu l’approche diplomatique « discrète » mais « intensive » de Washington sur ce dossier.

Les présidents français et égyptien Emmanuel Macron et Abdel Fattah-Al-Sissi travaillent eux aussi à une médiation et se sont de nouveau entretenus mardi, avec en plus le roi Abdallah de Jordanie, selon l’Elysée. Un autre canal s’est ouvert, via l’ONU, aidé du Qatar et de l’Egypte.

Bruxelles se penchera à son tour sur le conflit, le plus meurtrier depuis l’été 2014, lors d’une visio-réunion d’urgence des ministres européens des Affaires étrangères prévue mardi.

Le conflit a éclaté le 10 mai après un barrage de roquettes du Hamas sur Israël en « solidarité » avec les centaines de manifestants palestiniens blessés dans des heurts avec la police israélienne sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est. A l’origine des violences, la menace d’expulsion de familles palestiniennes au profit de colons israéliens dans ce secteur palestinien occupé par Israël depuis plus de 50 ans.

Les hostilités se sont étendues à la Cisjordanie où 21 Palestiniens ont été tués en une semaine dans des affrontements avec l’armée israélienne, dont un mardi à Hébron, selon les autorités palestiniennes. L’armée a parlé d’une tentative d’attaque déjouée d’un assaillant armé.

Après un appel à la grève générale par le parti Fatah de Mahmoud Abbas, les commerces et les écoles de Ramallah et d’autres localités de Cisjordanie sont restés fermés mardi. L’appel a été relayé dans les villes arabes israéliennes et dans les villes « mixtes » d’Israël, où les tensions entre Juifs et Arabes restent vives.

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