Paris: manifestation contre l’islamophobie, la marche qui divise

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Paris, manifestation, islamophobie
Près de 200 personnes se sont rassemblées le 27 octobre dernier sur la Place du Capitole pour dire non à l'islamophobie. Photo DDM, Xavier de Fenoyl

La manifestation contre l’islamophobie est prévue ce dimanche à partir de 13 heures, gare du Nord. La classe politique se déchire.

Très controversée, la manifestation contre l’islamophobie, qui veut dénoncer les actes antimusulmans, divise la gauche et suscite de vives critiques de la part du Rassemblement national (RN). Le RN estime notamment qu’il s’agit d’une alliance avec les «islamistes». Quoi qu’il en soit, la manifestation contre l’islamophobie s’élancera ce dimanche 10 novembre à Paris en milieu de journée. À l’appel de plusieurs personnalités et organisations comme le NPA ou encore le Collectif contre l’islamophobie en France, la manifestation doit commencer à 13 heures de la gare du Nord pour arriver vers 16 heures place de la Nation, avant une dispersion prévue vers 18 heures.

Un appel a aussi été lancé pour une manifestation à Toulouse. Le message initial était de dire «STOP à l’islamophobie», à la «stigmatisation grandissante» des musulmans, victimes de «discriminations» et d’ «agressions», dont «l’attentat contre la mosquée de Bayonne […] est la manifestation la plus récente». Mais depuis l’appel à manifester lancé le 1er novembre dans le quotidien Libération, quatre jours après l’attaque de Bayonne et sur fond de débat ravivé sur le port du voile et la laïcité, la classe politique se déchire autour de cette participation à ce rassemblement.

 

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La notion même d’ «islamophobie» ainsi que l’identité de certains signataires de l’appel ont conduit une partie de la gauche à ne pas s’y associer, au PS ou au PRG, ou encore à relativiser leur soutien initial, comme l’eurodéputé EELV Yannick Jadot et le député LFI François Ruffin. Le PCF a rappelé l’ «extrême urgence de dire stop» à l’islamophobie, malgré les réserves de son secrétaire national Fabien Roussel, mal à l’aise avec le mot d’ordre.

«Une volonté de saboter la manifestation» ?

Pour la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen, «tous ceux qui vont se rendre à cette manifestation seront main dans la main avec les islamistes, c’est-à-dire ceux qui développent dans notre pays une idéologie totalitaire qui vise à combattre les lois de la République française». «Il y a une volonté de saboter la manifestation, évidemment», dénonce le conseiller municipal de gauche à Saint-Denis, Madjid Messaoudene, un des initiateurs de l’appel.

 

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«Depuis la tribune, nous faisons face à une alliance d’une nature surprenante, entre le PS, le RN, ou encore le gouvernement, qui sont tous vent debout contre une marche antiraciste, c’est hallucinant», s’insurge l’élu auprès de l’Agence France-Presse. L’élu pense «qu’il y aura beaucoup de monde» à cette «marche progressiste», car «il y a un contexte où les gens ont besoin de dire ça suffit». De nombreuses personnalités, notamment politiques, doivent participer à la manifestation, comme Jean-Luc Mélenchon. «J’observe qu’en partant d’un désaccord sur un mot, certains refusent en réalité aux musulmans le droit d’être défendus par des gens qui ne sont pas musulmans et qui veulent faire cesser l’ambiance actuelle contre eux», a estimé le chef des Insoumis.

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