Ni confinement ni masques et peu de décès, la Suède n’échappe pas pour autant à la crise sanitaire

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Après avoir opté pour une stratégie peu restrictive face à la montée de l’épidémie du nouveau coronavirus, la Suède semble récolter aujourd’hui le  fruit de l’originalité de son approche. Mais le pays scandinave n’a pas échappé aux effets de la crise sanitaire pour autant.

 Il s’agissait sans doute de l’une des stratégies les plus risquées dans le monde pour contrer l’épidémie du covid-19. Contrairement à la plupart des pays, la Suède n’a jamais confiné sa population, préférant garder les écoles pour les moins de 16 ans ouvertes, ainsi que les cafés, bars et autres restaurants. Aussi, Le masque n’a été obligatoire pratiquement dans aucun lieu public. Les autorités, qui ont interdit les rassemblements de plus de 50 personnes et les visites en maison de retraite, ont appelé à la responsabilité: distanciation physique, application stricte des règles d’hygiène, isolement en cas de symptômes. Les tests massifs n’ont commencé progressivement que début juin.

Selon les estimations officielles de l’Agence pour la santé publique, près d’un Stockholmois sur cinq est actuellement porteur d’anticorps – un ratio supérieur aux autres pays même si la Suède s’est toujours défendue de chercher l’immunité collective. Cela n’a pas empêché l’augmentation du nombre de cas, au 31 mai, le royaume avait enregistré 39.160 cas, il en a atteint aujourd’hui 82.972. Dans le même temps, le nombre de décès n’a augmenté que de quelque 20 %, pour atteindre 5.766, un chiffre considérablement supérieur au bilan des autres pays nordiques.

 

L’économie moins touché que le reste de l’Europe

 

La Suède a annoncé le 5 août un plongeon record de plus de 8% de son PIB au deuxième trimestre, même si le pays nordique, qui a choisi de ne pas confiner sa population face à l’épidémie de Covid-19, s’en sort mieux qu’ailleurs en Europe. Entre avril et juin, l’économie suédoise s’est contractée de 8,6% par rapport au premier trimestre, et de 8,2% en glissement annuel, selon une première estimation publiée par l’institut des statistiques SCB.

Le plongeon est le plus élevé jamais enregistré sur un trimestre, selon SCB, dont la série statistique actuelle ne remonte qu’à 1980. Selon la dernière prévision du gouvernement en juin, la Suède prévoit une chute de 6% de son PIB pour l’ensemble de l’année, la plus lourde depuis 1940.

« La forte contraction de l’économie suédoise au deuxième trimestre montre qu’elle n’est pas immune au Covid, malgré le confinement léger qui a beaucoup fait parler. Néanmoins, le plongeon économique du premier semestre la place dans une meilleure division que l’horreur observée ailleurs en Europe », résument mercredi les analystes de Capital Economics.

La zone euro, dont la Suède ne fait pas partie, a elle été frappée par un recul de 12,1% de son PIB, plombée par les plongeons encore plus importants des économies française, italienne et espagnole. La première économie européenne, l’Allemagne, a elle un peu mieux résisté (-10,1%).

 

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