Mounir Mahjoubi, stagiaire d’un jour chez une «gilet jaune» dans le Var

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 Le secrétaire d’État au Numérique a honoré sa promesse vendredi de venir partager le quotidien d’une assistante de vie à Fréjus.

Régulièrement accusés de ne rien connaître la vie des Français en général et des «gilets jaunes» en particulier, les politiques cherchent parfois à se reconnecter avec la «France d’en bas». C’est notamment le cas de Mounir Mahjoubi, le secrétaire d’État au Numérique. Pour aller au plus près de la réalité, il était «en stage» vendredi chez une «gilet jaune» dans le Var, à Fréjus. Auprès de Céline, une assistante de vie spécialisée auprès de malades atteints d’Alzheimer. Il en avait fait la promesse lors d’une émission de télé de Cyril Hanouna, où Céline l’avait invité à partager son quotidien. Et plutôt que de se rendre à Las Vegas pour le CES, le salon de l’électronique grand public, événement phare du numérique, où sa responsabilité ministérielle l’aurait naturellement poussé à se rendre sur place, le secrétaire d’État a préféré rester en France, à seulement quelques jours du lancement du «grand débat» national voulu par Emmanuel Macron. Mahjoubi en, a profité aussi pour faire de la «com’». Il s’agissait de montrer que l’exécutif peut être proche des préoccupations des Français.

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Le secrétaire d’État a beau être diplômé de Sciences Po Paris et avoir à son actif la création de plusieurs start-up, il n’en est pas moins titulaire d’un CAP cuisine obtenu en 2015. Lors de son stage à Fréjus, cet ancien syndicaliste CFDT, soutien actif de Ségolène Royal lors de l’élection présidentielle 2007 et adepte de démocratie participative, s’est remis aux fourneaux. Et pour que l’échange soit parfait, celui-ci marchera dans les deux sens. Céline sera accueillie le 24 janvier à Paris, au ministère puis à l’Assemblée nationale. Elle sera aussi présente lors d’un déplacement à Tours pour la signature d’une convention sur l’inclusion numérique.

«S’il peut porter tout ça là-bas, ce sera bien»

«Ça ne m’était jamais arrivé de voir une assistante de vie avoir des revendications sur les plateaux», indique auprès de l’AFP Mounir Mahjoubi, soulignant «le mouvement de libération de la parole», notamment via les réseaux sociaux, qu’a engendré le mouvement des «gilets jaunes». «Ce que l’on est en train de vivre, c’est le mouvement de ceux qui se sentent humiliés, qui n’arrivent jamais à faire entendre leur voix», plaide ce fils d’une femme de chambre et d’un peintre en bâtiment. «C’est mon moteur dans la vie. Je voulais reconquérir cette voix que mes parents n’ont jamais eue», ajoute l’ambitieux secrétaire d’État de 34 ans, qui lorgne la mairie de Paris. «S’il peut porter tout ça là-bas, ce sera bien», se réjouit de son côté Céline Grada. La «gilet jaune», assistante de vie spécialisée, l’a amené avec elle visiter plusieurs patients tout au long de la journée. «On va de patient en patient (…), et en fait avec eux on parle de leur situation, on parle de leur vie, et en parlant de leur situation, on parle aussi de la France», a noté le secrétaire d’État.

Depuis la crise des «gilets jaune», Mahjoubi entend ne pas se laisser déborder par mouvement que peu de personnes – et encore moins de politiques – ont vu venir. C’est pourquoi, il a très vite cherché à nouer des contacts avec ces Français en colère. Début décembre, après l’acte IV de la crise des gilets jaunes, Maxime Nicolle alias «Fly Rider» a la surprise de voir sur Facebook un commentaire: «Bonjour, je suis Mounir Mahjoubi, le secrétaire d’État au Numérique, accepteriez-vous qu’on discute…» Finalement, l’homme politique et cette figure du mouvement noueront contact par téléphone et nourrissent depuis des échanges fondés sur «la défiance» et «les appels à la responsabilité», selon Mounir Mahjoubi, «absolument convaincu qu’il faut lui parler» malgré des propos controversés.

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