M’jid El Guerrab mis en examen

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M’jid El Guerrab a été présenté à un juge d’instruction dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour «violences volontaires avec arme» après sa violente altercation avec un cadre du PS, Boris Faure.

L’enquête judiciaire se poursuit après l’agression par le député LREM M’jid El Guerrab du cadre socialiste Boris Faure. Selon l’hebdomadaire Marianne, qui a révélé les faits, l’altercation s’est produite mercredi après-midi rue Broca, dans le Ve arrondissement de Paris: selon plusieurs témoins, le député macroniste de la 9e circonscription des Français de l’étranger a asséné deux coups de casque de moto à Boris Faure, qui est tombé «par terre, en sang». Le socialiste, qui appartient à la fédération des Français de l’étranger, a été opéré en urgence après une détérioration rapide de son état de santé et a été placé en soins intensifs.

Après l’ouverture mercredi soir d’une enquête pour «violences aggravées» par le parquet de Paris, M’jid El Guerrab a été placé vendredi en garde à vue. Après 24h d’audition devant les enquêteurs de la police judiciaire, le député de 34 ans a été présenté à un juge d’instruction qui l’a mis en examen pour «violences volontaires avec arme» ayant entraîné une incapacité totale de travail (ITT) supérieure à huit jours, a indiqué son avocat Yassine Yakouti. «M. El Guerrab regrette naturellement la tournure prise par les événements», a déclaré son avocat tout en affirmant que le député «conteste être à l’origine de cette altercation».

Vendredi, peu de temps avant son audition, le député a annoncé sur Facebook qu’il se mettait en congé de LREM et de son groupe parlementaire «afin de permettre à l’enquête de se dérouler de la manière la plus sereine possible et de faire toute la lumière sur ce qui s’est passé». «Je souhaite naturellement le rétablissement le plus rapide à M. Faure», a ajouté le député.

Boris Faure a été entendu

Au terme de ces premières auditions, les deux parties, qui nourrissent un contentieux électoral depuis plusieurs mois, «restent sur leurs positions initiales», a indiqué une source proche du dossier. Selon la version de l’élu LREM, il s’agissait d’une réponse à une agression verbale et physique de la victime qui lui «aurait tordu» le bras et d’après un témoin qui l’aurait traité de «sale Arabe de merde», a rapporté une source proche de l’enquête. De son côté, «la victime conteste toute attitude et propos violents à l’encontre de M. El Guerrab», a indiqué la source proche du dossier.

Jeudi, M’jid El Guerrab avait reconnu un «geste violent» et s’était excusé. Il avait également évoqué une «provocation» de la part du socialiste avec lequel il entretient des relations houleuses depuis son départ de la rue de Solférino pour les rangs d’En Marche!.

M’jid El Guerrab s’était rendu de lui-même au commissariat vendredi et a renoncé à son immunité parlementaire, ouvrant la voie à son placement en garde à vue. Pour les infractions n’ayant aucun rapport avec l’exercice du mandat parlementaire, toute mesure privative de liberté d’un député – dont la garde à vue ou le contrôle judiciaire – ne peut être appliquée qu’avec l’autorisation du Bureau de l’Assemblée. Mais en cas de flagrant délit, ce qui est le cas en l’espèce, cette levée d’immunité n’est pas requise.

Le PS réclame son exclusion de LREM

Son avenir au sein de LREM est menacé. Le parti, par la voix d’Arnaud Leroy, membre de la direction collégiale, a indiqué que le député était convoqué «en début de semaine» «pour un entretien au siège du parti pour entendre sa version, pour qu’il s’explique». «On prend acte du fait qu’il se met en congé du parti, mais on doit agir. On va voir ce que donne aussi l’enquête», a-t-il epliqué, en réitérant la «condamnation» de LREM de «toutes formes de violence». M’jid El Guerrab pourrait ainsi se voir signifier son exclusion par le Conseil d’administration de la REM, parti qu’il avait rejoint à la fin de l’année 2016.

De son côté, le PS a réclamé de le fermeté de la part du parti macroniste. «On s’attendait à ce que LREM soit plus prompt à réagir», a commenté le président du groupe Nouvelle gauche à l’Assemblée, Olivier Faure. «Personne n’imagine que M’jid El Guerrab puisse encore incarner la République et être un exemple», a-t-il ajouté, interrogé sur l’avenir politique du parlementaire.

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