Marseille donne à une avenue le nom d’Ibrahim Ali, une victime de l’extrême droite

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Crédit: DR.

Le maire socialiste de Marseille a baptisé dimanche une avenue de la deuxième ville de France du nom d’Ibrahim Ali, un adolescent franco-comorien tué il y a 26 ans par un colleur d’affiche du Front national (extrême droite).

« Aujourd’hui, la ville de Marseille rend justice en honorant un de ses enfants. Ce 21 février 2021 marque la fin d’un silence. Marseille renoue avec son histoire en écrivant en lettres capitales le nom d’Ibrahim Ali sur l’avenue qui traverse une partie des quartiers Nord, des quartiers depuis trop longtemps ignorés », a déclaré le maire socialiste, Benoît Payan, devant des centaines de personnes.

« Il fait désormais partie de notre patrimoine commun, de notre identité et de l’histoire de notre ville », a-t-il assuré face à la mère d’Ibrahim Ali, sa famille et tous les militants qui se battaient depuis 26 ans pour qu’une rue porte son nom –une demande à laquelle Jean-Claude Gaudin, maire de droite pendant 25 ans, n’avait jamais accédé.

 

Lire aussi: France: l’ex-maire de Marseille en garde à vue pour des soupçons de détournement

 

La plaque posée sur l’avenue des Aygalades, qui traverse des quartiers déshérités de la ville, a été dévoilée, après une Marseillaise chantée par le public spontanément. Elle trône à côté de la seule plaque jusqu’ici présente: « Ici est mort Ibrahim Ali à l’âge de 17 ans ».

Le 21 février 1995, en pleine campagne présidentielle, Ibrahim Ali Abdallah, d’origine comorienne, courait avec des camarades pour rattraper un bus après une répétition de son groupe de rap.

Il avait été abattu d’un tir dans le dos à une quarantaine de mètres de distance par un maçon d’une soixantaine d’années, qui collait des affiches du chef du FN à l’époque Jean-Marie Le Pen. En 1998, Robert Lagier, décédé aujourd’hui, avait été condamné à 15 ans de prison.

« Cette nuit-là, tout a basculé », a rappelé sa cousine Fatima Maoulida, retenant ses sanglots: « Du haut de mes 13 ans, je prenais brutalement conscience que ma couleur de peau pouvait me faire tuer sans comprendre pourquoi ».

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