Manifestations en Algérie: le président tunisien défend la « liberté » de s’exprimer

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Le président tunisien Béji Caïd Essebsi a affirmé lundi que le « peuple » algérien était « libre de s’exprimer » sur sa « gouvernance », alors que l’Algérie est en proie à des manifestations massives contre un 5e mandat du président algérien Abdelaziz Bouteflika.

S’adressant aux médias lors d’un point de presse à Genève après un discours devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, le président tunisien a répondu à une question sur les manifestations en Algérie.

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« L’Algérie c’est un peuple qui a beaucoup lutté pour gagner son indépendance après 130 ans de colonisation et maintenant un peuple libre. Evidemment il est libre de s’exprimer comme il l’entend sur sa gouvernance », a déclaré M. Caïd Essebsi.

Dimanche encore, plusieurs centaines de personnes ont manifesté, malgré un important dispositif policier, dans le centre d’Alger pour s’opposer à un 5e mandat du président Bouteflika, qui, selon le site Alg24, est arrivé dimanche à Genève pour des examens médicaux.

« Nous parlons toujours de gouvernance et chaque pays a ses propres règles, et je n’ai pas le droit de donner des leçons à qui que ce soit », a toutefois souligné le président tunisien.

Evoquant la situation en Tunisie, il a reconnu que « la démocratie n’est pas facile ». « La démocratie ne se décrète pas, la démocratie ça se pratique. Nous sommes donc dans une phase transitoire de pratique de la démocratie », a-t-il dit.

Premier président élu démocratiquement au suffrage universel en 2014, Béji Caïd Essebsi, 92 ans, est le doyen des chefs d’Etat avec la reine d’Angleterre.

Dans son discours à l’ONU, M. Caïd Essebsi a vigoureusement défendu son projet de loi sur l’égalité hommes-femmes en matière de succession, estimant qu’il s’agit d' »une révolution ».

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Le code successoral prévoit actuellement, en s’appuyant sur le Coran, qu’une femme n’hérite que de la moitié de la part d’un homme du même rang de parentèle.

Pour le président tunisien, ceux qui s’opposent à son projet de loi ont une « lecture erronée de la règle coranique ».

Il a ainsi expliqué au Conseil des droits de l’Homme que « la loi islamique permet cette égalité entre homme et femme pour les droits successoraux ».

« Il n’y a pas de démocratie sans égalité entre la femme et l’homme », a-t-il martelé à plusieurs reprises.

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