Manifestation à Tunis contre le coup de force de Saied

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Plusieurs centaines de personnes, dont de nombreux pro-islamistes, ont manifesté samedi à Tunis contre le coup de force du président Kais Saied qui s’est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet, scandant des slogans pour un retour à « la légitimité » du pouvoir.

Répondant à un appel publié sur les réseaux sociaux, les manifestants se sont rassemblés sur l’avenue Habib Bourguiba, qui traverse le coeur de la capitale tunisienne, encerclés par un important dispositif sécuritaire, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Un drone du ministère de l’Intérieur survolait également sur les lieux.

« Le peuple veut faire chuter le coup d’Etat », « Nous voulons la légitimité », « Constitution, liberté et dignité », scandaient les protestataires, parmi lesquels des personnalités du parti d’inspiration islamiste Ennahdha.

Des partisans de la coalition Al-Karama, parti ultra-conservateur, allié d’Ennahdha, participaient aussi à cette manifestation, ainsi que quelques figures de gauche.

« C’est une manifestation pour montrer qu’il y a des Tunisiens et des Tunisiennes qui refusent le coup d’Etat et les mesures prises par le président Saied », a indiqué à l’AFP Jawhar Ben Mbarek, un spécialiste en droit constitutionnel et ancien conseiller à la présidence du gouvernement, figure de la gauche tunisienne.

Le 25 juillet, M. Saied a limogé le Premier ministre Hichem Mechichi, suspendu le Parlement et s’est attribué le pouvoir judiciaire pour un mois renouvelable, avant de prolonger ces mesures le 24 août, « jusqu’à nouvel ordre ».

 

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Il a depuis évoqué la possibilité d’amender la Constitution, adoptée en 2014 et qui a instauré un système hybride, ni présidentiel ni parlementaire, source de conflits récurrents entre les deux pouvoirs.

« Ces mesures enfreignent la Constitution », a dit M. Ben Mbarek.

Nous manifestons pour « protéger notre liberté et nos droits après avoir constaté des indices concordants de régression portant atteinte au processus démocratique », en Tunisie, a-t-il ajouté.

Face à cette foule compacte, quelques dizaines de militants favorables à Kais Saied ont réclamé une dissolution pure et simple du Parlement, scandant des slogans anti-Ennahdha et hostiles à son chef Rached Ghannouchi, président du Parlement gelé.

Pour justifier son coup de force, le président Saied s’est appuyé sur l’article 80 de la Constitution prévoyant des mesures exceptionnelles en cas de « péril imminent » à la sécurité nationale.

Mais plusieurs ONG, opposants, partis politiques, magistrats et avocats ont dit craindre une « dérive autoritaire ».

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