Mali: le président suspend la révision constitutionnelle, l’opposition crie victoire

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Ibrahim Boubacar Kéita, ancien président de la République du Mali. Crédit: DR.

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a décidé de surseoir à l’organisation d’un référendum sur son projet de révision de la Constitution, une décision célébrée samedi dans les rues de Bamako par plusieurs milliers d’opposants.

Le 21 juin, le gouvernement malien avait déjà décidé de reporter à une date ultérieure le référendum initialement prévu le 9 juillet 2017.

La révision de la Constitution de 1992, la première depuis 25 ans, vise notamment à mettre en œuvre certains engagements de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, signé en mai-juin 2015 entre le gouvernement et l’ex-rébellion à dominante touareg du nord du pays. Il prévoit aussi la création d’un Sénat et d’une Cour des comptes.

L’opposition est descendue dans la rue pour célébrer ce qu’elle considère comme une victoire contre un projet qu’elle combattait.

Dans son allocution, le chef de l’État malien avait souligné que son devoir était d’expliquer tous les bénéfices que la révision constitutionnelle apporterait au rétablissement de la paix, à la consolidation de nos institutions et à l’amélioration de la gouvernance.

Le 5 juillet, la Cour constitutionnelle avait demandé au gouvernement d’apporter des corrections au projet de révision constitutionnelle, acceptant la requête de l’opposition sur l’article évoquant la durée du mandat des sénateurs désignés par le président, qui n’était nullement mentionnée auparavant. En revanche, la Cour avait rejeté une autre requête réclamant l’annulation du référendum déposée par l’opposition, qui avait organisé plusieurs manifestations.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Les jihadistes ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France.

Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, régulièrement visées par des attaques, malgré la signature de l’accord de paix de 2015. Depuis, ces attaques se sont étendues dans le centre et dans le Sud et le phénomène gagne les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.

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