Malgré sa crise cardiaque, Bernie Sanders promet un grand retour dans la présidentielle américaine

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Le ton combatif est revenu mais un brin plus contenu: après avoir montré une rare facette vulnérable cette semaine, Bernie Sanders a juré de reprendre une « campagne vigoureuse » pour la présidentielle américaine en revenant, dans un entretien diffusé dimanche, à sa grande promesse d’une « révolution politique ».

« Je me sens très bien », a affirmé le sénateur indépendant, qui, à 78 ans, a fait une crise cardiaque le 1er octobre, en pleine campagne pour l’investiture démocrate.

« J’ai hâte de reprendre une campagne très vigoureuse », a-t-il lancé sur la chaîne ABC, en martelant d’un même souffle: « j’ai hâte de participer au débat » mardi soir pour la primaire démocrate, où il figure en troisième place dans la moyenne des sondages.

Son intention est claire.

Après cet épisode qui a sonné comme un coup de tonnerre dans la campagne, Bernie Sanders veut afficher sa détermination: il n’abandonnera pas, avec en vue la présidentielle de novembre 2020.

« Bernie est de retour »: le slogan choisi pour son prochain grand meeting de campagne, le 19 octobre à New York, est d’ailleurs sans ambages.

A l’antenne, le candidat le plus âgé de la présidentielle américaine se prend même à livrer quelques sourires et plaisanteries, plutôt rares dans ses interviews.

Et il présente un meilleur teint que celui montré en sortant en début de semaine de chez le cardiologue, lorsqu’il avait annoncé aux médias qu’ils comptait « changer un peu la nature de la campagne, (m)’assurer que j’ai la force de faire ce que je dois faire ».

Un rare signe de vulnérabilité qu’il tente depuis d’effacer, en proclamant qu’il s’est mal exprimé.

« Personne n’a mené une campagne plus vigoureuse que la mienne », a encore affirmé dimanche M. Sanders, candidat malheureux à la primaire démocrate en 2016 face à Hillary Clinton.

« Après un petit moment, nous serons probablement capables d’y revenir. Mais pas au premier jour » de retour en campagne, a-t-il toutefois admis.

« Plus engagé »

Les doutes, et critiques, demeurent cependant.

Pourquoi son équipe de campagne a-t-elle attendu plus de deux jours avant d’annoncer qu’il avait fait une crise cardiaque?

Après avoir déclaré qu’il avait été opéré en urgence à cause d’une artère bouchée, « nous voulions savoir ce qu’il se passait vraiment » sans avoir à informer les médias « toutes les quinze minutes », s’est-il justifié sur NBC mercredi.

Dimanche, le sénateur a promis de publier ses bulletins de santé « dès que nous le pourrons »… Et d’élargir au passage l’invitation à tous, y compris ses deux principaux rivaux pour la primaire, également septuagénaires: Joe Biden, 76 ans et Elizabeth Warren, 70 ans.

Souvent sur ses gardes avec les journalistes, Bernie Sanders a aussi offert sur ABC une rare incursion dans sa sphère plus personnelle.

Avant la crise cardiaque, « je me sentais plus fatigué que la normale. Je ne dormais pas aussi bien que j’aurais dû. Parfois j’étais un peu flageolant. Et j’aurais dû en tirer les conclusions évidentes, mais je ne l’ai pas fait, et j’en suis désolé ».

Puis d’ajouter, plaisantin: « J’ai une artère qui n’est pas bouchée. Ca c’est une bonne chose ».

Mais rapidement, il ramène la conversation sur l’un des grands combats de sa vie politique: la réforme du système de santé américain pour aller vers un modèle universel, dit « Medicare for all ».

A quoi pensait-il en se rendant aux urgences?

« J’étais conscient d’avoir mal (…) et d’avoir une bonne assurance (…) et ce à quoi j’ai pensé, c’est ce qui arrive aux millions de gens » qui n’en ont pas. « Je suis plus engagé dans ce combat que je l’étais il y a quelques semaines ».

Ce socialiste revendiqué s’est vu, au cours de l’été, dépasser dans les sondages par la sénatrice progressiste Elizabeth Warren.

Refusant de critiquer frontalement cette « amie de 25 ans », Bernie Sanders a pris soin de rappeler l’une de leurs différences fondamentales.

L’ex-professeure en droit à Harvard s’est décrite comme une « capitaliste jusqu’à la moelle » mais en faveur d’une meilleure régulation.

Cela ne suffit pas, a lancé Bernie Sanders. « Ce dont nous avons en fait besoin, et je ne veux pas faire trop peur aux gens, c’est d’une révolution politique. »

 

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