L’OMS alerte sur une pandémie « à deux vitesses » et « dans une phase très dangereuse »

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L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déploré, mardi, une nouvelle fois les inégalités d’accès aux produits et au matériel liés à la lutte contre le Covid-19, attirant l’attention sur une pandémie « à deux vitesses » et qui est toujours « dans une phase très dangereuse ».

« Les pays qui sont en train d’ouvrir leurs sociétés sont ceux qui ont très largement contrôlé l’approvisionnement en matériel d’urgence comme les équipements de protection personnelle, les tests, l’oxygène et tout particulièrement les vaccins », a fait observer le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus lors d’une réunion destinée à faire le point sur l’état du dispositif mondial Accélérateur ACT, chargé de rendre plus rapide l’accès aux outils de lutte contre le Covid-19 dans les pays défavorisés.

« Pendant ce temps-là, les pays qui n’ont pas d’accès suffisant à ces produits doivent faire face à des vagues d’hospitalisations et de morts. Ce qui est encore aggravé par les variants du virus », a poursuivi le docteur Tedros.

Pour le patron de l’OMS, il manque toujours près de 17 milliards de dollars pour financer la lutte contre la pandémie, pas seulement avec des vaccins mais aussi des équipements de protection, des tests et les rares traitements qui existent.

Le dispositif mondial Accélérateur ACT s’est vu promettre 17,7 milliards de dollars par les donateurs pour 2020-2021. Manquent toutefois encore 16,8 milliards d’ici à la fin 2021 dont un peu plus de huit milliards urgemment.

 

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Un des volets d’ACT-A est le système Covax, mis en place au début de la pandémie et avant l’arrivée de vaccins efficaces, pour tenter de garantir un accès équitable du monde entier aux vaccins, mais au lieu de cela les Etats riches se sont précipités sur les sérums les plus efficaces pour vacciner la grande majorité de leur population, privant les nations pauvres et les personnes vulnérables et le personnel soignant d’accès aux vaccins.

Dans les Etats à hauts revenus, 84 doses ont été injectées pour 100 habitants. Dans les 29 les plus pauvres, ce nombre tombe à une dose pour 100 personnes.

Covax a atteint le chiffre symbolique de 100 millions de doses distribuées dans 135 pays et territoires mardi. Mais c’est très en-deçà des 300 ou 400 millions qui étaient prévues, avant que l’Inde n’interdise à l’exportation le vaccin AstraZeneca fabriqué par le Serum Institute of India et d’où provenaient la très grande majorité de ces doses.

Le docteur Tedros pousse pour que 10% au moins de toute la population de chaque pays soit vaccinée en septembre et 40% d’ici à la fin de l’année. Les groupes pharmaceutiques ont mis en avant mardi leurs efforts dans des messages préenregistrés. Le patron du géant Pfizer a rappelé que le but de son entreprise était de fournir deux milliards de doses à des pays à faibles et moyens revenus d’ici à la fin 2022.

 

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« Nous voyons la lumière au bout du tunnel », a-t-il affirmé, tandis que Paul Stoffels, le directeur scientifique de Johnson and Johnson, a assuré que le premier vaccin maison, qui ne requiert qu’une seule dose, pourrait arriver dans des pays membres du système Covax cette semaine.

Dans le même temps, Maria Van Kerkhove, qui a la charge à l’OMS de coordonner la lutte contre le Covid-19, a encore une fois sonné l’alarme sur la résurgence de la pandémie et particulièrement dans une vingtaine de pays où les courbes de progression des infections sont « quasiment verticales ».

Elle a prédit que le variant Delta, beaucoup plus contagieux et semble-t-il un peu plus résistant à certains types de vaccins, serait dominant dans le monde sous peu. Mais, de toute façon, a-t-elle mis en garde, l’évolution du virus ne s’arrêtera pas là.

« Nous sommes dans un contexte vraiment dangereux », a-t-elle dit, parce que « la majeure partie du monde est encore susceptible d’être infectée »

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