L’Irak lance l’assaut sur le dernier bastion de Daech sur son sol

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L’Irak a lancé jeudi l’assaut sur le dernier bastion de Daech sur son territoire près de la frontière avec la Syrie, pays où les jihadistes sont également acculés face au troupes du régime de Damas et une force arabo-kurde soutenue par Washington.

Cette bataille, de part et d’autre de la frontière irako-syrienne, est « le dernier grand combat contre Daech », indiquaient récemment des généraux américains de la coalition internationale antijihadistes. Elle vise à étrangler les jihadistes dans leur dernier carré, dans la moyenne vallée de l’Euphrate qui court de la province de Deir Ezzor dans l’est de la Syrie jusqu’à al-Qaïm, dans l’ouest de l’Irak.

C’est sur cette localité de l’immense province désertique d’al-Anbar que les forces irakiennes ont lancé jeudi matin l’assaut.

A l’aube, le Premier ministre Haider al-Abadi, commandant en chef des armées, a annoncé dans un communiqué « le lancement de la bataille de libération d’al-Qaïm ».

Abadi, qui a à plusieurs reprises annoncé des assauts lors d’allocutions télévisées au milieu de la nuit, a cette fois-ci publié un communiqué, car il est au beau milieu d’une tournée régionale, qui après le Golfe durant le week-end, puis Amman et Le Caire avant Ankara mercredi, se conclut jeudi à Téhéran.

Il rencontrera dans la journée le président Hassan Rohani et le Guide suprême Ali Khamenei, les deux principaux dirigeants du grand voisin et parrain de l’Irak.

En 2014, les jihadistes s’emparaient lors d’une percée fulgurante de près d’un tiers de l’Irak, mais depuis, les troupes gouvernementales et paramilitaires irakiennes les ont chassés de plus de 90% de leur territoire.

Aujourd’hui, alors que les troupes massées en nombre depuis des jours autour d’al-Qaïm sont entrées en mouvement, « les gens de Daech n’ont d’autre choix que de mourir ou de se rendre », a averti M. Abadi.

Le général Qassem al-Mohammedi, qui dirige les opérations dans la région, a affirmé à l’AFP que les forces avançaient « sur quatre fronts: à l’est, au sud, au sud-est de la ville d’al-Qaïm, et depuis la province de Ninive, plus au nord ».

Les combats sont menés, a-t-il ajouté, par l’armée, les unités contre-terroristes (CTS), la police fédérale et le Hachd al-Chaabi, ces unités paramilitaires créées pour suppléer les troupes régulières contre Daech. Pour cette bataille qui se joue dans la province sunnite d’al-Anbar, plusieurs unités tribales du Hachd ont été mobilisées. Elles sont composées de combattants locaux, sunnites, et agissent au sein de cette coalition hétéroclites de civils ayant pris les armes contre Daech et de milices chiites soutenues par l’Iran.

Contre les Kurdes dans le nord

L’Irak s’est lancé dans cette nouvelle opération alors qu’une partie de ses troupes est toujours mobilisée pour reprendre le contrôle de zones que le Kurdistan irakien dispute aux autorités fédérales.

En quelques jours à peine, les troupes irakiennes ont repris la totalité de la riche province pétrolière de Kirkouk ainsi que des villes et régions de la province multicommunautaire de Ninive, où se trouve Mossoul, la deuxième ville d’Irak, le long de la frontière avec la Turquie.

Jeudi, a assuré la plus haute instance de défense du gouvernement de la région autonome, elles ont visé Zoummar, une zone pétrolière, au nord-ouest de Mossoul.

« A 06H00 (03H00 GMT), les forces irakiennes et les (forces paramilitaires des) Unités de mobilisation populaire soutenues par l’Iran bombardent à l’artillerie lourde les peshmergas sur le front de Zoummar et avancent en direction de leurs positions », a assuré le communiqué du Conseil de sécurité de la région du Kurdistan.

Les forces irakiennes n’ont dans l’immédiat annoncé aucune opération ni évoqué de combats dans le nord.

Il s’agit pour Bagdad de sécuriser l’oléoduc menant au terminal de Ceyhan en prenant notamment Fishkhabour, un poste frontière avec la Turquie. Ce poste est situé à l’extrémité de la province kurde de Dohouk.

Bagdad et Erbil sont en crise ouverte depuis la tenue il y a un mois du référendum d’indépendance kurde. Le Kurdistan a fait mercredi un pas en arrière pour tenter d’apaiser les tensions, en se disant prêt à « geler les résultats » de sa consultation, où le « oui » l’a largement emporté.

« Ils parlent de geler le référendum mais nous leur répondons: le référendum appartient au passé et nous en avons fini avec lui sur le terrain », a affirmé sur Facebook Haidar Hamada, chef du service de presse du Premier ministre.

 

Par Sarah BENHAIDA

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