L'imam Bassam Ayachi, figure de l'islamisme belge, écroué en France

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Ce cheikh, âgé de 72 ans, était visé par un mandat d’arrêt pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Parti en Syrie, il est suspecté d’avoir entretenu des «liens» avec un djihadiste français.

Il a inspiré plusieurs générations de djihadistes. Le cheikh Bassam Ayachi a été arrêté dans le nord de la France le 27 mars, en vertu d’un mandat d’arrêt émis depuis quelques jours par un juge d’instruction parisien, selon une source judiciaire au Figaro. Emprisonné en Italie en 2009 dans un autre dossier terroriste, cet imam franco-syrien, âgé de 72 ans, avait été libéré en 2012 avant de rejoindre la Syrie l’année suivante. Il a été mis en examen et placé en détention provisoire.
Le nom de Bassam Ayachi a refait surface le 8 mars dernier, lorsqu’un djihadiste français a été arrêté à Roissy. L’homme, né en 1988, a été mis en examen et écroué pour avoir rejoint la Syrie depuis le Japon avec sa compagne. Un juge d’instruction a alors émis un mandat d’arrêt contre le vieil imam pour association de malfaiteurs terroriste criminelle «au regard des liens que les deux hommes sont susceptibles d’avoir eu en Syrie», assure une source judiciaire.
«Il n’y a qu’une seule loi, celle d‘Allah»
Syrien d’origine, Bassam Ayachi est arrivé en France dans les années 60 pour y faire ses études. Grâce à son mariage, il obtient la nationalité française. «J’ai essayé d’élever mes enfants comme mon père me l’a enseigné. Pour moi, il n’y a qu’une seule loi, celle d‘Allah», expliquait-il dans le documentaire «Au nom du père, du fils et du djihad», diffusé en 2016 sur France 2. Dans les années 90 et 2000, Bassam Ayachi sévit en Belgique, à Molenbeek, où il monte, en famille, un centre islamique dont il est le responsable religieux. Rapidement, le lieu devient un terreau de l’islamisme radical et y abrite une cellule de recrutement pour le djihad en Afghanistan et en Irak puis en Syrie. Au début des années 2000, le centre est dissous après une décision de justice.
À partir de 2009, Bassam Ayachi connaît ses premiers déboires avec la justice. Emprisonné à Bari, dans le sud de l’Italie, il est accusé par le parquet transalpin d’appartenir à une cellule terroriste liée à al-Qaida, dont il est l’un des «guides spirituels». L’imam est suspecté, avec Raphaël Gendron, un informaticien Français de 33 ans vivant à Bruxelles, de préparer des attentats en France et en Angleterre. Après trois années passées derrière les barreaux, les deux hommes sont blanchis en appel. Ayachi rentre en Belgique en juillet 2012. En 2013, l’imam et ses quatre enfants s’en vont combattre le régime de Bachar el-Assad en Syrie, au nom du djihad. Le Figaro avait rencontré en 2012 son fils aîné, Abdelrahman. Informaticien de formation dans la région parisienne, il avait pris la tête d’une brigade islamiste, les Fauchons du Sham, avant de mourir au combat.

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