L’hypothèse d’une présence internationale en Libye fait son chemin

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L’hypothèse d’une présence internationale en Libye, pour s’assurer notamment de l’application du cessez-le-feu, a fait son chemin auprès des dirigeants étrangers réunis dimanche à Berlin.

L’idée avait été en partie relancée samedi, à la veille de la conférence internationale de Berlin, par le chef du gouvernement libyen d’union nationale (GNA, reconnu par l’ONU), Fayez al-Sarraj.

« Si (l’homme fort de l’est libyen, NDLR) Khalifa Haftar ne met pas un terme à son offensive, la communauté internationale va devoir intervenir avec une force internationale de protection de la population civile libyenne », a-t-il affirmé dans un entretien au quotidien allemand Die Welt.

Selon lui, une telle mission armée devrait être placée « sous l’égide de l’ONU » et il devrait être décidé si c’est l’Union européenne, l’Union africaine ou la Ligue arabe qui y participe.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell avait lui même appelé vendredi les Européens à « dépasser leurs divisions » et à s’impliquer davantage dans la recherche d’une solution pour mettre fin au conflit.

L’idée a progressé dimanche auprès d’une partie des dirigeants des onze pays participants à la conférence.

« S’il y avait un cessez-le-feu, nous pourrions évidemment faire ce que nous faisons très bien, c’est-à-dire envoyer des gens, des experts pour surveiller ce cessez-le-feu », a ainsi annoncé le Premier ministre britannique Boris Johnson à son arrivée à Berlin.

Le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte a été encore plus affirmatif, à son arrivée dans la capitale allemande: « achevons la conférence d’aujourd’hui, espérons que le résultat sera ce pour quoi nous avons travaillé et alors se posera certainement un problème de force qui pourra assurer les opérations de paix et la surveillance ».

« J’en ai parlé avec (Antonio) Guterres (le secrétaire général des Nations Unies), l’Italie est prête à apporter sa contribution », a assuré M. Conte à propos de l’ancienne colonie italienne.

La Russie, un des puissances incontournables pour le règlement de la situation libyenne, ne semble pas non plus fermée à cette éventualité.

« Je pense qu’il faut discuter de cette question à la base d’un consensus », a déclaré Mikhaïl Bogdanov, représentant spécial de Vladimir Poutine pour le Proche-Orient et l’Afrique, cité par l’agence de presse publique RIA Novosti.

Le représentant russe a souligné qu’une éventuelle décision sur l’envoi d’une force internationale en Libye ne dépendait pas uniquement de M. al-Sarraj.

« Nous partons du principe que même les résultats de la conférence à Berlin feront l’objet de discussions au Conseil de sécurité de l’ONU, qui est le seul à pouvoir prendre des décisions exécutoires », a fait valoir le conseiller de Vladimir Poutine.

L’objectif numéro un de ce sommet sous l’égide de l’ONU, qui s’est ouvert en début d’après-midi et doit se terminer tard dans la soirée, est de mettre fin aux ingérences étrangères multiples dans cet État où les affrontements se nourrissent d’appétits autour de ses importantes réserves de pétrole, de rivalités politiques régionales et de jeux d’influence.

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