Législatives: Valls brigue l’étiquette «La République en marche»

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L’ex-premier ministre français a officialisé sa décision sur RTL ce mardi matin. Le porte-parole d’Emmanuel Macron, Benjamin Griveaux, a pourtant indiqué qu’il n’avait pas déposé sa candidature.

Cela fait des semaines qu’il préparait le terrain. Après avoir trahi ses engagements de la primaire et soutenu Emmanuel Macron dès le premier tour de la présidentielle, Manuel Valls vient de franchir un nouveau cap dans son rapprochement avec son ancien ministre de l’Économie. Invité de RTL ce mardi matin, l’ex-chef du gouvernement a annoncé qu’il renonçait à l’étiquette PS pour les législatives de juin prochain, et qu’il briguerait la bannière «La République en marche» dans la première circonscription de l’Essonne.

«Parce que je suis un républicain, parce que je suis un homme de gauche, parce que je reste socialiste, parce que je ne vais pas renier 30 ans d’engagement de vie politique, parce que j’ai aussi exercé les responsabilités, parce que je sais que gouverner la France est difficile… Je ne suis pas en embuscade, je veux la réussite d’Emmanuel Macron», a-t-il d’abord détaillé. Avant de conclure: «Je serai candidat de la majorité présidentielle et je souhaite m’inscrire dans ce mouvement qui est le sien, “La République en marche”».

«Il lui reste 24 heures», lance Griveaux

Affirmant n’avoir aucune «ambition personnelle dans cette affaire-là», l’élu d’Évry a invité «tous les députés sortants, les progressistes» à lui emboîter le pas. «Il ne s’agit pas d’avoir des états d’âme, il s’agit d’avoir une vision claire. (…) Aujourd’hui, l’essentiel est de donner une majorité large, cohérente, sans futurs frondeurs – si vous voyez ce que je veux dire – à Emmanuel Macron pour qu’il puisse gouverner», a encore exhorté l’ancien chef de la majorité, affirmant que sa position à lui était désormais parfaitement «claire».

Joint par Le Figaro, le président de la Commission nationale d’investiture de «La République en marche», Jean-Paul Delevoye, a indiqué que Manuel Valls n’avait à cette heure pas fait acte de candidature auprès du mouvement. «Pour que sa candidature soit analysée, il faut qu’elle soit déposée sur le site internet. La démarche est identique pour tous», affirme-t-il. Interrogé sur le timing de cette candidature, l’ancien ministre de Jacques Chirac glisse également: «Ça commence à devenir juste…»

Invité d’Europe 1 dans le même temps, le porte-parole d’Emmanuel Macron, Benjamin Griveaux, a pourtant tenu à calmer les ardeurs de Manuel Valls. «Écoutez, il n’a pas été investi par la Commission nationale d’investiture, ou alors sa candidature m’a échappé. (…) Il aurait dû déposer sa candidature comme chacun, puisque la règle est la même pour tous. Je ne crois pas (qu’il l’ait fait). (…) Il lui reste 24 heures. La procédure est la même pour tout le monde, ancien premier ministre compris», a-t-il lâché, tandis que la liste des candidats sera révélée jeudi.

«Ce Parti socialiste est mort», acte Manuel Valls

Il n’était jamais allé aussi loin. Toujours prompt à critiquer le parti dont il est adhérent depuis son plus jeune âge, Manuel Valls a durci le ton contre sa formation politique. «Ce Parti socialiste est mort, il est derrière nous», a-t-il acté ce mardi matin sur RTL. «Ça n’est pas une histoire de valeurs, mais il doit se dépasser», a-t-il encore espéré, invitant la direction a être «beaucoup plus claire que cela» sur sa position par rapport à Emmanuel Macron. L’ancien premier ministre a toutefois écarté de se livrer à un aggionamento de son parti dans l’immédiat. «Ça n’est pas en quelques jours que l’on va traiter son bilan, son histoire, et voir la forme qu’il prendra demain», a-t-il balayé, sans dire s’il chercherait à en prendre la tête dès le prochain Congrès.

Arthur Berdah (Le Figaro)

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