Le Parlement européen boucle le puzzle des nominations

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Le Parlement européen, nominations

Les députés européens ont commencé à voter mercredi pour un nouveau président, au lendemain de l’accord au forceps conclu par les dirigeants des 28 sur les postes clés au sein de l’UE.

Les nouveaux parlementaires ont pris leurs fonctions mardi lors d’une brève session inaugurale et ont commencé à voter vers 09H45 (07H45 GMT) en déposant des bulletins dans des urnes disposées dans l’hémicycle de Strasbourg. Pour être élu, le nouveau président du Parlement devra obtenir une majorité absolue des votes. Si ce n’est pas le cas au bout de trois tours, une majorité simple suffirait lors d’un quatrième (auquel ne participeraient que les deux candidats arrivés en tête du troisième).

Quatre prétendants sont en lice pour ce premier tour dans la course à la succession de l’Italien Antonio Tajani (PPE, droite) au perchoir. Le favori est son compatriote social-démocrate David Sassoli, 63 ans, ancien journaliste de télévision en Italie et député européen depuis 2009. « Si vous me donnez votre confiance, on se battra ensemble pour un Parlement moderne, plus transparent, éco-durable, accessible aux citoyens », a-t-il promis devant ses collègues avant le début du vote.

Pas de candidat PPE

L’Italien a pour concurrents la députée écologiste allemande Ska Keller, l’Espagnole Sira Rego du groupe d’extrême-gauche GUE/NGL et le conservateur tchèque Jan Zahradil. Le PPE, dont le groupe au Parlement est le plus large (182 députés) devant celui des sociaux-démocrates (154), n’a pas présenté de candidat pour ce poste, prenant acte du partage décidé la veille par les dirigeants des 28 à Bruxelles.

La présidence du Parlement fait en effet partie des hautes fonctions de l’UE à pourvoir prochainement et que cherchent à se répartir équitablement les grandes familles politiques européennes, même s’il est beaucoup moins convoité que celui de président de la Commission. Pour succéder au Luxembourgeois Jean-Claude Juncker début novembre, les dirigeants des 28 sont tombés d’accord mardi, à l’issue d’un sommet marathon, sur le nom de la ministre allemande Ursula von der Leyen, une proche de la chancelière Angela Merkel.

Prenant acte de l’attribution de ce poste au PPE, l’Allemand Manfred Weber, chef du groupe parlementaire des chrétiens-démocrates, s’était dit « prêt à soutenir » mercredi à Strasbourg le candidat du groupe concurrent des sociaux-démocrates pour le perchoir du Parlement. Weber a ainsi renoncé à se présenter lui-même après avoir déjà jeté l’éponge pour prendre la tête de la Commission.

Il estimait pourtant que ce dernier poste lui revenait, en tant que candidat tête de liste (« Spitzenkandidat ») du parti ayant recueilli le plus de voix aux élections européennes de mai. Mais c’était sans compter sur l’hostilité de plusieurs dirigeants d’Etats membres, et surtout celle du président français Emmanuel Macron face à un candidat jugé sans envergure suffisante pour la fonction.

L’autre vote du Parlement

Les sociaux-démocrates du Parlement européen ont également fustigé le « paquet » conclu par les dirigeants des 28, même s’ils héritent du poste de chef de la diplomatie pour l’Espagnol Josep Borrell. Ils jugeaient que la présidence de la Commission devait revenir à l’un des leurs, le Néerlandais Frans Timmermans. Mais Timmermans a pâti notamment de la fronde des pays du groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie).

Pour la présidence de la Commission, les jeux ne sont pas encore faits pour Mme von der Leyen, qui pourrait faire une première visite au Parlement mercredi après-midi. Le choix de son nom par les 28 va en effet devoir recevoir le feu vert de la majorité du Parlement européen, lors d’un vote programmé à Strasbourg la semaine du 15 juillet.

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